Tout d'abord, je tenais à dire que j'ai apprécié son entrain, sa verve. Certains extraits sont savoureux :
Autrefois, le jeune ne pouvait s'exprimer, il ne le devait pas. C'était ainsi. Il suivait le mouvement. Il coloriait sans dépasser. Les moeurs ont évolué.L'adulte en devenir dispose désormais d'une place défnie au sein de la famille... ....Le jeune d'aujourd'hui peut donc s'exprimer auprès des siens et des autres si ça lui chante. Il a une parole. Parler, c'est bien ; être écouté, c'est mieux.Ou encore :
Parce qu'on est jeune, on doit être reconnaissant d'être embauché comme stagiaire pour remplacer un poste réel? Parce qu'on est jeune, on vit mieux dans un neuf mètres carrés? Parce qu'on est jeune, on a davantage la capacité de travailler 75 heures par semaine cumulant vie étudiante, boulot et stage? C'est une blague ou juste un complot entre individus de plus de 30 ans pour se dédouaner de ne plus vivre ainsi?
Léa Frédeval
Toutefois, comme je l'ai précisé dans mon article sur la génération Y, la jeunesse n'est pas un tout, une masse avec des caractéristiques communes. Nous sommes tous différents, c'est pourquoi, je ne me reconnais pas dans un certain nombre de propos de Léa Frédeval (sur l'alcool, la drogue notamment).Ce livre a par ailleurs de nombreux défauts. Léa a pris le partie d'écrire un peu comme elle parle, ce qui donne un langage " d'jeun/racaille " et des citations pas toujours bienvenues. Elle utilise en même temps un vocabulaire châtié. Le passage d'un monde à un autre est déconcertant, la jonction entre ces deux mondes, ne se fait pas...
En dépit de ces remarques, je crois qu'un certain nombre de politiciens devraient lire ce livre, en lieu et place des fiches sur la jeunesse qui leur sont préparées par des (jeunes?) conseillers qui ne vivent pas cette vie, et qui ne peuvent pas la comprendre.Cela leur permettrait peut être de mieux considérer les espoirs des jeunes, et leur état d'esprit.