Lazio et Milan se sont partagés les points (1-1) au terme d’un match insipide. Dans un stade (à moitié) rempli de tifosi déçus, la rencontre entre deux équipes contestées et terrorisées a été remportée par la peur et la tension. Un match nul à tout point de vue et un « spectacle » techniquement pauvre entre deux équipes horribles. Compte tenu du climat au stade, dans le vestiaire et sur les terrains d’entrainement, il est difficile d’espérer un meilleur spectacle. L’AC Milan repart avec un petit point, qui interrompt la série de défaites mais pas la crise toujours très profonde…
Après quatre défaites consécutives, les deux dernières avec chacune quatre buts encaissés et dans un contexte extrêmement difficile, l’AC Milan avait l’objectif d’arrêter l’hémorragie. Sur son siège éjectable, Seedorf a du mettre de côté ses plans offensifs pour aller à l’essentiel : éviter la défaite. Ainsi, à l’inverse des prestations face à l’Atletico Madrid (aller) et la Juventus, Milan a très mal joué, sans pressing et sans jeu mais n’a pas perdu. Et c’était le plus important.
Les Rossoneri sont entrés sur la pelouse avec la peur au ventre mais bien aidés par une Lazio peu entreprenante, ils ont réussi trouver un peu de courage et à ouvrir le score de manière chanceuse, grâce à une accélération et un centre de Kakà dévié par Konko dans son propre but. Incapable de défendre un avantage, Milan a subi l’égalisation de la tête de Gonzalez sur centre de Candreva. Un but habituel cette saison, pour trois raisons.
Premièrement, l’incapacité de défendre un avantage : si Milan avait gagné les matches après avoir marqué en premier, le club compterait une vingtaine de points en plus au classement. Deuxièmement, sur les 43 buts encaissés cette saison, plus de 40% sont arrivés du flanc gauche : Problème tactique? Ou individuel? Dans les deux cas, Seedorf n’apporte aucun correctif et tous nos adversaires nous attaquent du côté d’Emanuelson (ou Constant), bien souvent avec grand succès… Et troisièmement, le but de Gonzalez est le 9° but encaissé de la tête (15° en comptant l’Europe).
Ce match nul permet, au moins provisoirement, à Seedorf de sauver sa peau (malgré un coaching assez bizarre) mais sa situation reste précaire : un petit point péniblement arraché contre la Lazio ne suffit pas pour calmer la tempête des derniers jours. Il y a peu de choses à retenir de Lazio – Milan, si ce n’est que l’agonie se poursuit et que sans une toute autre prestation, la Fiorentina se fera un plaisir de s’offrir ce misérable Milan.
Sans objectif de résultat, l’AC Milan avait le devoir minimum de retrouver la dignité et aurait pu profiter de cette fin de saison sans pression pour tenter de préparer la prochaine saison. Mais il n’y a rien à faire, il n’y aura visiblement rien de bon à tirer de ce Milan . L’équipe est ce qu’elle est, en crise physique, technique et mentale. Seedorf devait être l’homme et l’entraineur sur lequel baser la reconstruction. En deux mois il s’est mis tout le monde à dos : il a voulu rendre des comptes uniquement à Berlusconi en se sentant intouchable, il doit maintenant accepter d’être surveillé 24h/24 par Galliani; il a dit au chef ultra que 3/4 des joueurs était à jeter et doit maintenant compter sur eux pour sauver sa peau.
Le grand gagnant n’est autre que Galliani. Il semblait destiné à partir et laisser place à d’anciens grands champions de Milan mais continue à embobiner le président et à éjecter tous ceux qui deviennent un peu trop envahissants, francs et dérangeants (Seedorf, Maldini…). En une semaine il a retrouvé la totalité de ses pouvoirs car Berlusconi continue à lui faire confiance aveugle à tel point qu’il est au bord d’avouer son échec concernant Clarence. Galliani jubile, il va pouvoir continuer à faire la pluie et le beau temps à Milan…
Silvio Berlusconi a pourtant annoncé, pour l’énième fois, vouloir de s’occuper de Milan mais jusqu’à présent aucun acte n’a suivi les paroles. Lui seul peut venir mettre de l’ordre et empêcher Galliani de continuer sa gestion désastreuse. Mais jusqu’à preuve du contraire il a abandonné Milan depuis longtemps. Aujourd’hui il est impossible de savoir à quoi l’AC Milan ressemblera dans quelques mois…