Titanfall, FPS édité par EA et façonné pour répondre principalement au besoin de Microsoft de doter sa Xbox ONE d’un titre prétendument inédit, avec une version X360 dont la sortie a été repoussée au 11 avril prochain et une autre dédiée au PC tient-il ses promesses ? Après le hype, en grattant un peu la peinture, on se rend compte que le jeu risque de ne pas retenir bien longtemps les amateurs de FPS militaires…
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Le marketing indique triple A. Ah bon ?
Impossible d’avoir échappé à la déferlante de news et de trailers en tout genre depuis l’annonce de Titanfall à la dernière conférence de Microsoft en mai 2013, juste avant l’E3. Respawn, en charge du développement sur Xbox ONE (dont la Suisse est officiellement privée jusqu’en septembre…) et de la version PC semble avoir trouvé l’occasion d’adresser un bras d’honneur à son ancien employeur, Activision. Ces anciens d’Infinity Ward, à qui l’on doit, entre autres, Modern Warfare 2, ne sont de loin pas des manches dans le domaine du FPS, et si on y ajoute la puissance du marketing croisé de EA et Microsoft, tous les éléments étaient réunis pour que Titanfall soit perçu comme une bombe vidéoludique. Avec un peu de recul, dans la réalité, ce n’est pas vraiment le cas, même si, dans sa complétude, le titre est réussi. Surtout du côté de son gameplay, très dynamique.
Un gameplay grisant
Alors qu’EA ait finalement daigné nous fournir un code de 20 chiffres pour réaliser un test sur PC 5 jours après sa sortie, comme cela devient de plus en plus fréquent et calculé, histoire de ne pas entraver le marketing et les trailers qui vont avec, nous nous sommes tout de même donné la peine d’en faire le tour. Autant le dire d’entrée de jeu, si vous faites partie des joueurs occasionnels de FPS, recherchant avant tout un jeu « pop-corn », intense, mais dont vous ne vous attendez pas à ce qu’il vous distraie plus d’une trentaine d’heures, même en online, alors Titanfall est taillé pour vous.
Monté autour du moteur de jeu Source, qui accuse déjà 10 ans au compteur, Titanfall n’impressionne de loin pas par la beauté de ses textures, ni par des rendus graphiques de folie. Sur un bon PC, même en poussant tout à fond, on est bien loin des titres AAA sortis récemment. Mais peu importe, Respawn a opéré un choix, celui d’axer le jeu autour du dynamisme du gameplay, et là, c’est le carton plein, ou presque.
L’idée, tombée du ciel, au propre comme au figuré, d’intégrer un gameplay en deux temps donne à Titanfall une intensité peu commune. Tout tourne autour d’affrontements en comités réduits online à 6 contre 6, sur des maps bien pensées de tailles restreintes, maps qui sont également fournies en PNJ, comme sur un MOBA. Ces bots, à l’IA de nigauds, ont cependant leur utilité : répartis en 2 demi-douzaines entre les 2 camps, ils donnent un peu plus de consistance aux affrontements et dopent le chrono. Car les phases à pieds, jet-pack au dos, avec des armes classiques, ne sont qu’une des deux facettes de ce gameplay particulier. Chaque affrontement débute avec un timer décomptant 3 minutes avant le largage du premier Titan, timer que l’on peut booster justement en dégommant les PNJ du camp adverse. Et boom ! Notre tas de ferraille est livré, tombant du ciel avec fracas, et c’est la fête du slip. Les 3 types de titans, plus ou moins résistants ou agiles, sont tous dotés d’une IA basique, permettant de protéger une zone ou de se mettre en chasse. Mais le joueur, qui est, de base, un pilote, profite naturellement de ces mechas en y grimpant ou descendant à l’envi. À bord, le gameplay devient plus pataud, mais dote du coup chaque joueur d’une puissance de feu bien plus élevée. Les robots peuvent courir, écraser les troupes, balancer des roquettes, s’affronter au corps à corps, dasher dans toutes les directions, etc. En fait, ils dotent leur pilote d’une sorte de gros exosquelette de combat. Mais attention ! Ce n’est pas parce que l’on dispose d’un Titan, même de type Ogre, que l’on devient invulnérable. En fait, dans le feu de l’action, l’équilibrage est suffisamment bien maîtrisé pour qu’un pilote, vu son agilité qui lui permet même de courir le long des murs, grâce à ses jet-packs, en s’y prenant bien, puisse venir à bout d’un Titan.
Cette course aux premiers mechas livrés, afin de tirer l’avantage d’un côté ou de l’autre, dynamise le jeu qui est déjà superbement pensé en termes de level design, avec 15 maps qui pourraient servir de modèle dans le genre, du moins pour la plupart d’entre elles. Par contre, par la suite, lorsque tout le monde a reçu sa monture, le combat devient moins fou, et la frénésie retombe. Mais comme les affrontements sont courts, c’est cette course initiale qui reste principalement à l’esprit, sans une seconde de répit.
Le contenu ne dépasse pas certains free to play !
Jeté dans l’action de Titanfall, on ne se rend pas immédiatement compte de manques flagrants. Les 15 maps sont bien conçues, certes, mais les modes de jeux, qui se réduisent à peau de chagrin, le contenu à débloquer ou un ersatz de campagne, logés à la même enseigne, font qu’après 5 jours d’activités de quelques heures quotidiennes sur le titre, on n’a plus forcément envie d’y revenir. Surtout que le niveau maximal de compétence est très vite atteint, et que mis à part d’opérer un reset, on n’ira pas plus haut. Passées les phases de capture du drapeau complètement folles, ou le Last Titan Standing, les deux modes un peu originaux, on se rend compte que le contenu est vraiment faiblard.
Mais, quelque part, c’est logique : EA et Microsoft ont réussi à nous persuader de mettre la main sur une exclusivité (aux consoles Microsoft et au PC), pensée pour booster les ventes de Xbox ONE. Le hype était tellement bien mis en place qu’il faut y avoir joué, et pris un peu de recul, pour constater qu’on s’est fait refiler un titre qui aurait très bien pu être un free to play pop-corn, qui sera de plus arrosé de DLC tant que les deux larrons pourront tirer sur la corde. Oui, c’est une industrie, on le savait, merci.
Testé à partir de la version PC éditeur, sur un Asus Rog Tytan G30.
Type: FPS
Editeur: EA
Age/Pegi: 16+
Sortie: 13.03.2014
Multi-joueurs: oui, jusqu’à 12
Plate-forme: PC, Xbox ONE, Xbox 360 (11 avril)
Testé sur: PC
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- gameplay nerveux
- prise en main agréable, fun
- level design, maps
- le mode Last Titan Standing
- campagnes anecdotiques
- matchmaking sans filtre, ni liste de serveur ni choix de map ou d’équipe
- niveau maximal trop vite atteint, manque de contenu et de modes variés
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Test : Titanfall (PC)Titanfall, FPS édité par EA et façonné pour répondre principalement au besoin de Microsoft de doter sa Xbox ONE d’un titre prétendument inédit, avec une version X360 dont la sortie a été repoussée au 11 avril prochain et une autre dédiée au PC tient-il ses promesses ? Après le hype, en grattant un peu la peinture, …
Evaluation globale
Graphismes
Bande son
Jouabilité
Difficulté
Scénario
Durée de vie
60Correct
Résumé: Peu importe, finalement, Titanfall, pour ceux qui sont à la recherche d’une action intense sans prise de tête, visant un peu de fraîcheur dans le monde saturé du FPS, voir, pourquoi pas, qui voudraient retrouver le dynamisme des Quake du bon vieux temps, est une bonne pioche. Ne lui demandez simplement pas la lune techniquement. Et encore moins de pouvoir choisir un camp ou un serveur de jeu, ce n’est pas au programme. De l’action. Et basta.
Evaluation d'utilisateurs 4.9 ( 1 votes) 60