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Un premier roman très remarqué
L'auteur :
Romancier, poète du spoken word, nourri de jazz et de blues, Nii Ayikwei Parkes est né en 1974. Il partage sa vie entre Londres et Accra. Notre quelque part, premier roman très remarqué, finaliste du Commonwealth Prize, est une véritable découverte. (Présentation de l'éditeur)
Ce que j'ai aimé :
Au centre du roman, une trouvaille macabre hors du commun dans une case du village. Et comme la jeune femme qui a découvert la scène est intime avec le ministre, il faut que la lumière soit faite sur ce qui a pu se passer dans ce lieu. Ainsi, Kayo Odamtten, jeune médecin légiste est diligenté pour enquêter. Il rencontre alors le vieux chasseur Yao Yoku qui va l'initier autour du vin de palme aux mystères de la forêt, puis, aux mystères de la vie...
Un premier roman qui réunit les opposés : d'un côté, les chantres de la modernité, incarnés par Yuko, médecin légiste formé en Angleterre, homme rationnel qui aimerait trouver des explications scientifiques aux évènements.
"Il lui était difficile d'expliquer à ses amis pourquoi il était si attaché à l'idée de travailler comme médecin légiste dans la fonction publique ghanéenne, ou d eleur dire combien l'horripilaient tous ces décès infailliblement attribués à la sorcellerie ou à la mauvaise fortune, et comme il avait envie d'y aller carrément, avecsa mallette argentée d'expert, pour délivrer aux gens des réponses scientifiques, des réponses dignes de ce nom."
De l'autre, Yao Poku, vieux chasseur du village qui va l'initier aux mystères de la forêt à travers ses légendes ancestrales. Peu à peu le jeune homme va changer au contact du vieil homme :
"Il commençait même à se dire que l'ultime vérité des choses, comme l'amour, se trouvait hors de portée de toute forme d'explication scientifique."
"Mais peut-être était-ce la bonne attitude à adopter ; peut-être Kayo serait-il, lui aussi, mieux équipé pour comprendre la vie s'il ne croyait pas en l'existence de vérités scientifiques absolues."
Du sang d'Amadou Hamapatê Bâ court dans les veines du vieil homme capable d'envoûter son auditoire en tressant les fils d'une légende. Il pousse les hommes à s'interroger sur les mystère insondables du monde, et sur le monde de la forêt aux secrets nébuleux et comme magiques.
L'auteur, pour entremêler deux mondes, modernité et passé, rationnalité scientifique et éléments fantastiques, utilise une langue hybride, il marie habilement pidgin ghanéen, twi et anglais standard dans une traduction remarquable.
Un roman fascinant prend forme alors sous nos yeux et notre esprit est lui aussi sour le charme de ces récits fondateurs.
Ce que j'ai moins aimé :
- Rien, je suis envoutée...
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D'autres avis :
Notre quelque part, Nii Ayikwei Parkes, roman traduit de l'anglais (Ghana) par Sika Fakambi, février 2014, 304 p., 21 euros