How I live now a été une claque pour moi qui m'attendait à un film bucolique, poétique et tout au plus sensible. Ce qui commence comme une histoire d'amour adolescente un poil niaise (accumulation de séquences de bonheur musicales, de longues scènes contemplatives de la vie dans la campagne anglaise, de rapprochements amoureux très grossiers etc), se transforme brutalement au premier tiers du film en un tableau sans concession de la guerre, ses tortures, ses viols etc.
C'est sans transition que le film nous fait passer d'une petite bulle de douceur à l'horreur la plus totale et la plus crue. De l'innocence à ce que l'homme fait de pire. Une façon percutante de mettre en exergue la cruauté de la guerre et son aspect aussi irréel qu'inhumain. Dès lors, il faut s'accrocher tant tout est particulièrement réaliste, à commencer par les cadavres, que l'on voit par centaines.
Mais cette horreur n'est en rien « gratuite ». Car ces scènes parfois insoutenables sont prétexte à une vraie réflexion sur le courage, la foi et l'amour. Face à l'inacceptable, l'héroïne, adolescente inhibée et soumise à des interdits qu'elle s'imposait seule avant la guerre, découvre en elle des ressources inespérées, un courage et un amour dont elle ignorait être capable.
C'est en cela que le film est touchant. Celle qui était « victime d'elle-même » et incapable de s'ouvrir aux autres devient consciente de ce qu'elle a à offrir et du rôle indispensable qu'elle peut jouer auprès de ceux qu'elle aime. Ou comment les pires épreuves peuvent nous révéler à nous-mêmes et nous obliger à voir et agir au-delà de nos peurs...