Back to the future

Publié le 23 mars 2014 par Pomdepin @pom2pin

Malgré nos cinq enfants, on a parfois une vie sociale. Si, si. Et donc, nous étions invités à une soirée spéciale année 80. Bien sur, ce n’est pas très original, toute une génération ayant grandit dans les eighties fête peu à peu ses quarante ans en se plongeant allègrement dans la nostalgie fluo de sa jeunesse. D’ailleurs, ça fait longtemps que je n’avais pas parlé de Wham! Vous connaissez, club Tropicana? C’est un chef d’œuvre à la mesure de last Christmas, la video est un hymne au bon goût, à la retenue, à la classe incommensurable des eighties.


Photo: 991.com. En japonais, c’est encore mieux!

A cette lointaine époque, la musique comme la mode mettait plusieurs mois à traverser la Manche. Je ne sais pas si c’est toujours le cas, peut être que la France est en plein revival aussi. Sinon, préparez vous, les leg warmers roses fluo arrivent! Alors que je pensais devoir courir les charities shops, les boutiques où les associations caritatives vendent ce que les gens leur donnent, pas du tout, on a trouvé des mini jupes à volants flashy partout. Quant aux accessoires, c’est encore pire! Avec Bébé 5 béat dans sa poussette, ébloui par toutes ces jolies couleurs si discrètes, j’ai pu hurler de rire devant des étalages de mitaines en dentelle, des barrettes à gros nœuds, des bas résilles verts fluo, des créoles géantes en plastique….nous étions trois mamans, à nous récrier bruyamment à coup de "tu te souviens", "tu as porté ça", "on avait vraiment aucun goût" sous l’œil réprobateur de gamines qui elles achetaient tout ça très sérieusement. Nous avons croisé des gothiques, qu’on aurait dit sorti d’une vidéo de The Cure, des apprenties Madonna de la grande époque, une poignée de New Romantiques à faire pâlir de jalousie Spandau Ballet. Nous étions hilares.

Et donc, après avoir déguisé les filles en mini Cindy Lauper, pour leur plus grande joie, avoir déclenché une crise de rire immense auprès de l’Ado et de Pré Ado, quand ils m’ont vu débarqué avec ma coiffure butagaz à nœuds en tulle géants, nous avons rejoint nos congénères. Les enfants comme les parents sautillant allègrement au son de Culture Club, ce fut un grand moment, digne des booms de mes 15 ans. Je n’aurais jamais osé porter de bas résilles vert fluo (oui, il y a des photos, et non, je ne les montrerai pas!) à l’époque ou me maquiller comme Madonna, malgré mon envie. Je n’aurais non plus jamais osé hurler à plein poumons, avec mon sens musical inné, digne d’un éléphant asthmatique, les paroles de "do you really want to hurt me?" en me déhanchant bêtement et en public. D’abord j’étais très coincée, et surtout je ne comprenais pas un mot d’anglais.

Qu’aurait pensé de cette hystérique quadragénaire qui agitait ses kilos en trop, avec la grâce d’un hippopotame arthritique, en dansant avec un bébé dans les bras la gamine de 15 ans boutonneuse que j’étais dans les eighties ? Pas d’appareil dentaire, aucun sens du ridicule, 5 enfants alors que je n’en voulais aucun, pas de tour du monde à mon actif, mais plus de lunettes de soleil miroir à palmier, (et oui….j’en ai porté…oui il y a des photos, et non je ne les montrerai pas!), aucun complexe à arborer un maquillage rose pétant à paillette…Marichéri, enfoncé fermement dans ses doc martins de jeunesse trouve qu’on s’en sort bien! Finalement, c’est sympa de vieillir…
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