Pour la consigne 69 de Paroles plurielles, je n'avais pas d'idées, alors j'ai décidé de m'amuser un peu. Si ce texte vous parait un peu décousu, c'est normal, mais je vous laisse réfléchir au pourquoi de la chose. Au demeurant, l'explication n'est pas très difficile à trouver. Cela pourrait même faire l'objet d'un petit concours...
L'incipit proposé était : "Ce matin, pour la première fois depuis longtemps..."
Ce matin, pour la première fois depuis longtemps, je me suis levé assez tard, et quand Mavra m'a apporté mes bottes cirées, je lui ai demandé l'heure. Commencer par commencer ; commencer par je... D'accord : je suis pensionnaire d'une maison de santé. La première chose que je peux vous dire c'est qu'on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ces kilos qu'elle portait sur elle et seulement deux jambes, c'était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines.
Appelez-moi Ismaël. Il m'est arrivé une aventure étrange. Officier dans l'armée française, je me trouvais au siège de Saragosse. Pendant toute la journée d'automne, journée fuligineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourd et bas dans le ciel, j'avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre et, enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mélancolique maison Usher.
Je me souviens que Reda Caire est passé en attraction au cinéma de la porte de Saint-Cloud. Nous étions à l'Etude, quand le proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Il me suffit de fermer les yeux pour entendre encore ronronner les becs de gaz de la petite étude, voir les murs verts et les grandes cartes géographiques, le Bassin Parisien avec ses auréoles, le Tonkin violet, l'Annam rose, et trente têtes penchées patiemment sur des cahiers.