Lève les bras…
Ce dimanche, je suis au Salon du livre à Paris, où les lettres argentines sont à l’honneur. Voici donc un poème de Juan Gelman (1930-2014), poète profondément marqué par la dictature et l’exil, la parole et la mémoire.
Lève les bras,
ils renferment la nuit,
dénoue-la sur ma soif,
tambour, tambour, mon feu.
Que la nuit nous recouvre d’une cloche,
qu’elle sonne doucement à chaque coup d’amour.
Enterre mon ombre, lave-moi avec la cendre,
creuse ma douleur, nettoie mon souffle :
je veux t’aimer libre.
Tu détruis le monde pour que cela arrive
tu commences le monde pour que cela arrive.
Classé dans:Des Mots en Poésie Tagged: Juan Gelman, Poésie