Nous sommes débordés sur le terrain a alerté le Ministère de la santé guinéen, commentant la confirmation, samedi 22 mars, d’un laboratoire lyonnais, que la mystérieuse épidémie qui a déjà fait 59 morts dans le pays était bien la fièvre Ebola. L’épidémie qui sévit dans le sud de la Guinée, depuis début février dernier, a fait au moins 80 cas recensés sur le terrain et semble menacer son voisin, la Sierra Léone.
Ébola est l’un des virus les plus mortels au monde : Capable de provoquer de graves flambées épidémiques de fièvre hémorragique virale chez l’homme, son taux de létalité peut atteindre 90%. Apparu pour la première fois en 1976, au Congo, il tire son nom de celui de la rivière Ébola, située à proximité du premier foyer. Depuis le virus a fait au moins 1.200 décès pour 1.850 cas recensés. Parmi ses 5 types, (Bundibugyo, Côte d’Ivoire, Reston, Soudan et Zaïre), 3 sont particulièrement virulents, Bundibugyo, Soudan et Zaïre, capables de déclencher d’importantes flambées de maladie hémorragique entraînant le décès dans 25 à 90% des cas. Après une incubation de 2 à 21 jours, le virus provoque une fièvre brutale, des maux de tête, des douleurs musculaires, une conjonctivite, une faiblesse générale puis dans un deuxième temps des vomissements, des diarrhées et parfois une éruption cutanée, puis des hémorragies internes et externes dans près de la moitié des cas.
59 décès sur 80 cas laissent estimer le taux de létalité du virus au-delà des 70%. Le docteur Sakoba Kéita, chef de la division prévention au ministère de la santé et de l’hygiène publique guinéen, a confirmé le diagnostic Ebola et annoncé la mise en œuvre de plusieurs mesures dont le traitement gratuit de tous les malades en centres d’isolement et le recensement des tous les contacts directs des malades décédés ou symptomatiques. Par ailleurs, MSF a diligenté une mission sur place comprenant 24 médecins et professionnels de santé et l’acheminement de 33 tonnes de matériel.
Il n’existe encore aucun traitement (ni vaccin) pour la fièvre hémorragique à virus Ébola. Les cas graves doivent être placés en unité de soins intensifs. Les malades sont souvent déshydratés et doivent être mis sous perfusion ou réhydratés par voie orale avec des solutions d’électrolytes.
Un risque de transmission vers la Sierra Leone : Selon des responsables de l’Organisation mondiale de la santé, des cas présentant des symptômes analogues, dont la fièvre, la diarrhée, des vomissements et des saignements, ont été signalés également dans une zone de la Sierra Leone proche de la frontière guinéenne. Une enquête est en cours.
Sources: Organisation mondiale de la santé et médias africains (Visuels@NIH et U.S. Army Medical Research Institute of Infectious Diseases)
Pour en savoir plus sur Ebola