Réduire sa consommation de graisses saturées, présentes dans le beurre, la crème, le fromage et les morceaux riches de la viande, fait partie des recommandations nutritionnelles habituelles, dans l’objectif de contrôler ses niveaux de cholestérol dans le sang et de prévenir le risque de maladie cardiaque. Cependant, cette large méta-analyse britannique est moins catégorique. Si ces conclusions, publiées dans les Annals of Internal Medicine, confirment bien que les acides gras trans sont bien associés à une augmentation du risque cardiovasculaire, il est moins certain que ce soit le cas pour les acides gras saturés. En conclusion, la clé d’une alimentation saine reste, avant tout, dans la modération et la diversité.
Il s’agit ici d’une large méta-analyse, menée par des chercheurs des Universités de Cambridge, Oxford et Bristol, de l’Imperial College London, de l’Erasmus University et de la Harvard School of Public Health, sur au total, 72 études dont 45 études de cohorte et 27 essais contrôlés randomisés. 40 études portaient sur des personnes en bonne santé, 10 sur des patients avec facteurs de risque cardio-vasculaires et 22 sur des patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires.
· 32 études de cohorte, réunissant au total, plus de 530.000 participants, examinaient l’association entre la consommation d’acides gras alimentaires et le risque de maladies coronariennes.
L’analyse de la combinaison de ces études confirme que la consommation d’acides gras trans est bien significativement associée au risque de maladie coronarienne : Les participants dont la consommation est située dans le tiers supérieur de l’apport alimentaire en acides gras trans, présentent ainsi un risque accru de maladie coronarienne de 16 % par rapport aux participants dont la consommation est située dans le tiers inférieur (RR : 1,16).
· 17 études de cohorte, portant au total sur plus de 25.000 participants conclut à l’absence d’associations significatives entre les taux circulants de certains types d’acides gras et le risque de maladies coronariennes, sauf les acides margarique acide gras saturé (RR : 0,77) et les acides gras polyinsaturés eicosapentaénoïque (RR : 0,78), docosahexaénoïque (RR : 0,79) et arachidonique (RR : 0,83) qui sont associés à un risque cardiovasculaire réduit.
· 27 essais contrôlés randomisés couvrant au total plus de 100.000 ne montrent aucune différence significative dans le risque de maladie coronarienne pour les participants ayant reçu des omega-3 et omega-6. Ces nouvelles données n’apportent donc aucune preuve significative que les graisses polyinsaturées omega- 6 et omega- 3 puissent protéger le cœur.
Diversifier son alimentation : L’association la plus significative entre la consommation de graisses et le risque de maladie cardiaque est donc spécifique aux acides gras trans, dont la formation est liée au processus d’hydrogénation qui permet de rendre l’huile plus solide. Ce type de graisse, connu également sous le nom de graisse hydrogénée est généralement utilisée pour la friture ou dans la fabrication des aliments transformés. Les effets, en particulier sur la santé cardiovasculaire de la plupart des types de graisse restent donc sujet à débat. Il ne s’agit en tous cas pas d’éliminer totalement les graisses saturées, car nous en avons besoin pour aider le corps à absorber les nutriments.
Le meilleur régime alimentaire reste donc une alimentation diversifiée, qui doit comprendre des fruits et légumes en bonne quantité et des graisses en quantité mesurée.
Source:Annals of Internal Medicine March 18 2014 doi:10.7326/M13-1788Association of Dietary, Circulating, and Supplement Fatty Acids With Coronary Risk: A Systematic Review and Meta-analysis (Visuel© Multiart – Fotolia.com)
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