Il se dégage de l’écriture de Laird Hunt une impression de puissance assez exceptionnelle. Une grande maîtrise de la narration aussi. L’enchevêtrement des époques, la sincérité des différentes voix qui s’expriment, la violence, à la fois suggérée et terriblement réelle, tout cela donne un texte aussi riche qu’hypnotisant.
L’inversement des rôles, le passage des victimes en bourreaux, relève quelque part de la métaphysique. La quatrième de couverture parle de « partition sans fin de la redoutable réversibilité du mal » et je crois que c’est exactement de cela qu’il s’agit. La vengeance se fait sans aucun plaisir et sans véritable haine, elle découle simplement d’une forme d’évidence. Une obsession douloureuse à laquelle Zinnia et Cleome ne peuvent se soustraire. Une obsession que finalement Ginny trouve logique. Et le lecteur de plonger avec fascination et dégoût au cœur de l’abomination.
Un roman d’une rare intensité dont on ne ressort pas indemne. Tout ce que j'aime !
Les bonnes gens de Laird Hunt. Actes sud, 2014. 245 pages. 20,80 euros.
Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec Valérie.