Hannibal // Saison 2. Episode 3. Hassun.
Le procès de Will Graham était quelque chose à utiliser. Et la série s’en sort particulièrement bien au travers d’un épisode à mi chemin entre ce que la série a l’habitude de faire et quelque
chose de beaucoup plus judiciaire qu’elle n’a pas forcément l’habitude de voir. C’était aussi l’occasion rêvée de faire revenir Raul Esparza dans le rôle de l’avocat. J’aime
beaucoup cet acteur et il est déjà très bon dans un rôle similaire dans New York Unité Spéciale. Mais peu importe, le procès commence par mettre Will dans une salle affaire
jusqu’à ce que Hannibal devienne plus ou moins la dernière chance de Will de s’en sortir. Will est présenté comme quelqu’un d’instable psychologiquement, qui est au fond tout
sauf quelqu’un de sain d’esprit. On tente donc de prouver plus ou moins que Will est le tueur en question mais la série s’amuse avec ses dialogues et avec le silence de Will. Ce dernier ne dit
pas grand chose, ne cherche pas à s’insurger par rapport aux propos qui peuvent être totalement erroné sur sa personne. C’est un vrai spectateur. Il assiste à sa mise à mort. La série met
d’ailleurs tout cela en scène au travers d’une hallucination où Will se voit tout simplement griller sur la chaise électrique.
Cet épisode était très confiné puisque l’intégralité (ou presque) des 40 minutes d’épisode se déroulent dans la cour de justice où se joue le procès de Will. Cela permet petit à petit d’installer
une vraie ambiance où l’on a l’impression que Will va mourir. Hugh Dancy n’est pas très démonstratif dans cet épisode mais justement, son jeu est suffisamment sobre pour être
égal à ce que l’on peut attendre de la part de Hannibal. L’épisode commence donc par installer l’ambiance en faisant un profil psychologique de Will. C’est élégant et surtout
soigné. Les dialogues sont terriblement bons et c’est assez fascinant de voir Hannibal développer quelque chose d’aussi réussi. Mine de rien, je ne m’y attendais pas du tout.
Certes la série a l’habitude de délivrer de bons dialogues mais ce que je ne m’attendais pas c’est de trouver tout cela aussi juste dans un épisode avec la même dynamique de lieu tout le monde.
Les épisodes en huis clos sont à mon sens les plus difficiles à écrire. Car ils imposent d’être rythmés et d’avoir un style propre. Hannibal est une reine pour ce qui est d’avoir un style unique
et la série s’en sert justement comme d’une arme.
Note : 9/10. En bref, un (presque) huis clos intense.