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"Le Monde Diplomatique" en dépôt de bilan... moral

Par Sergeuleski

 Monde Diplomatique

  

Guillaume de Rouville, auteur de La Démocratie ambiguë, nous "explique" avec une acuité et une profondeur inédites Le monde diplomatique ; journal à la réputation surfaite quant à ses capacités de pénétration du réel tant à une échelle locale que mondiale : qui fait quoi, à qui, où, comment, pour(-)quoi et pour le compte de qui.

   On pourra sans difficulté appliquer cette analyse de Guillaume de Rouville notamment à Politis, au Canard Enchaîné, à Charlie Hebdo et plus encore... à Médiapart : le parangon de la "contestation contrôlée qui, dans les faits, n'aspire qu'à la tranquillité intellectuelle et marchande de fondateurs à la recherche d’une rente financière sans risques physiques et économiques pour leur personne".

Avec cet article, Guillaume de Rouville nous rappelle que les médias (presse papier et Internet, radios,télés) ne sont pas un 4e pouvoir... les médias sont Le Pouvoir... (voyez qui les financent !) chacun contribuant à des degrés divers - chacun selon son coeur de cible... (le bourgeois contestataire en ce qui concerne  le Monde Diplo) -, à la perpétuation d'un système qui, jamais, n'acceptera la remise en cause de la puissance de ceux qui déjà détiennent autorité et richesse.

   Guillaume de Rouville nous explique :

   "Le mensuel Le Monde Diplomatique est au bourgeois contestataire ce que le quotidien Le Monde est au bourgeois cultivé : la référence et la nourriture intellectuelle de ses conversations mondaines et de ses espérances sociales.

Le bourgeois contestataire croit trouver dans Le Monde Diplomatique une vision alternative des grands événements contemporains qui se démarquerait de celle véhiculée par la grande presse et les grands médias. Un rapide tour d’horizon du traitement journalistique par Le Monde Diplomatique de quelques uns de ces grands événements (11 Septembre 2001, instrumentalisation du terrorisme islamique, guerre de l’OTAN contre la Libye, déstabilisation de la Syrie, etc.), nous permettra de comprendre la vraie nature de ce mensuel de référence pour la bourgeoisie sociale et contestataire française.

Nous verrons que la vocation du Monde Diplomatique est d’être, lui aussi, un chien de garde du système, tout en se positionnant hors du système pour attirer vers lui le flot des âmes en peine d’alternatives et pour donner des bornes raisonnables à la contestation. Son rôle, au sein du système oligarchique occidental français, est, avec d’autres, de contrôler le torrent de la contestation et de tirer à vue sur ceux qui dépassent les bornes qu’il a fixées. En échange de quoi il reçoit (i) l’estime de l’intelligentsia contestataire, prêtresse de l’inaction et grande agitée du bocal sans ambition politique concrète, (ii) l’appui financier du système (notamment à travers son actionnaire principal, Le Monde, qui détient 51% de son capital) et (iii) la garantie d’un quasi-monopole sur la pensée alternative et son marché captif (ce qui permet d’offrir aux animateurs de la contestation les privilèges d’une rente intellectuelle et financière sans risques physiques et économiques pour leur honorable personne)."  

   Il poursuit : 

   "L’objet de la contestation contrôlée est simple : il s’agit de permettre de contester le système sans l’ébranler, de le critiquer sans lui faire peur, d’aboyer contre l’oligarchie qui le dirige et de faire rentrer les chiens trop enragés dans leur niche à la moindre sommation du maître. Ses principaux moyens sont les suivants : (i) user de la rhétorique de disqualification pour mettre médiatiquement hors jeux les mauvais esprits (sous les épithètes de « théoriciens du complot » ou « d’antisémites » notamment), (ii) refuser de livrer les principales clés de compréhension du système oligarchique contemporain pour entretenir une colère impuissante dont la traduction concrète se résume à l’acte d’achat du médias contestataire, (iii) se contenter de dénoncer les méfaits d’un système (capitaliste, consumériste, financier, etc.) de façon générale et (iv) ne jamais attribuer ces méfaits à des individus ou groupes d’individus bien identifiés qui assumeraient leurs desseins criminels et qui, s’ils se sentaient visés, pourraient venir troubler la tranquillité intellectuelle et marchande du médias en question."

   L'article dans son intégralité : ICI

Le site de l'auteur : L'idiot du village

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