PSYCHO: La personnalité, un facteur majeur dans le plan de soins – Journal of Personality and Social Psychology

Publié le 22 mars 2014 par Santelog @santelog

Les traits de personnalité d’un patient peuvent être appréciés facilement et de manière fiable et ont un grand impact sur la santé et les opportunités de prévention, relève cette étude de la Duke University. Les conclusions, présentées dans le Journal of Personality and Social Psychology suggèrent que les praticiens, en plus de considérer les risques de maladies sur la base de symptômes ou marqueurs cliniques, prennent mieux en compte la personnalité de leurs patients pour concevoir, en accord avec eux, des soins de santé ou préventifs adaptés et réalistes.

La question se pose tout particulièrement quand il s’agit, par des initiatives de prévention, d’aider les jeunes adultes en bonne santé à éviter des problèmes de santé graves plus tard dans la vie. Alors, l’évaluation de leurs personnalités lors des examens médicaux de routine pourrait être aussi utile que la connaissance de leurs histoires familiales de santé ou de leurs modes de vie. Le Dr Salomon Israël, professeur à l’Université Duke et auteur principal explique que son étude montre en particulier que si un médecin connaît la personnalité du patient, il pourra alors élaborer un plan de soins de santé préventifs plus efficace qui se traduira ensuite par une vie plus saine et un moindre risque de maladies chroniques pour le patient.

L’étude a porté sur les données de 1.037 participants, nés entre avril 1972 et mars 1973, participant à d’une étude de cohorte néozélandaise, évalués sur tous les deux ans de la naissance jusqu’à l’âge de 38 ans, tant pour leur psychologie que pour leur santé clinique. À 38 ans, les participants ont passé des examens physiques complets.

Le meilleur des soins est celui qui traite la «  personne entière  » : Cela comprend la prise en compte de la façon dont les traits de personnalité vont influer sur les comportements de santé. En particulier, être conscient de la réalité, des données, des risques est le meilleur atout pour adopter un comportement de santé. 5 grands traits sont ici pris en compte (les «  big fives  »), dont la conscience (ou responsabilité), l’extraversion, l’amabilité, la névrose et l’ouverture à l’expérience. Les chercheurs montrent que les jeunes adultes qui ont, à 26 ans, cette qualité d’avoir conscience des réalités sont ceux les plus susceptibles d’être en bonne santé à 38 ans. En revanche, 45% des jeunes adultes qui n’ont pas ce trait de personnalité vont développer de multiples problèmes de santé dès l’âge de 38 ans (vs 18% de ceux qui présentent, jeunes, ce trait de caractère). Il s’agit précisément de problèmes de surpoids, d’hypercholestérolémie, d’inflammation, d’hypertension…,bref de maladies pour lesquelles un mode de vie peu rigoureux est un facteur majeur de risque.

Car, en effet, les personnes plus «  responsables  » mèneront plutôt une vie active, opteront pour une alimentation saine, une meilleure maîtrise de soi, donc pour un usage moindre de tabac, d’alcool et de drogues.

La névrose à 26 ans, curieusement, a peu d’effet sur la santé, plus tard dans la vie : C’est la surprise de cette étude qui constate qu’être névrosé à 26 ans n’est pas lié à une moins bonne santé physique à 38 ans.

La conclusion est simple, la personnalité, trop rarement prise en compte chez le jeune adulte joue un rôle prépondérant sur sa capacité à bien vieillir.

Source: Journal of Personality and Social Psychology, March 2014 DOI: 10.1037/a0035687 Translating Personality Psychology to Help Personalize Preventive Medicine for Young Adult Patients (Visuel© alphaspirit – Fotolia.com)

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