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CANNABIS Skunk: Les usagers ajustent leur inhalation à la teneur en THC – Addiction

Publié le 22 mars 2014 par Santelog @santelog

Le cannabis à forte concentration de THC est-il plus addictif ? Cette étude conclut que les consommateurs qui fument ce type de cannabis «  puissant  » appelé parfois «  Skunk  » vont réduire spontanément leur inhalation et finalement leur exposition au skunk ne sera globalement pas associée à un risque plus élevé de dépendance, qu’avec un cannabis de «  qualité  » normale. Ces conclusions, publiées dans la revue de référence, Addiction, n’incitent évidemment pas à l’usage du cannabis ou à fumer plus "concentré".

CANNABIS Skunk: Les usagers ajustent leur inhalation à la teneur en THC – Addiction
Les auteurs rappellent les risques pour la santé liés à une consommation élevée de cannabis comme les crises d’angoisse, des troubles de santé mentale, le manque de concentration et, en combinaison avec le tabac, la maladie pulmonaire. Par ailleurs, et c’est le sujet de leur étude, l »ingrédient actif du cannabis est le tétrahydrocannabinol (THC) et une exposition à des niveaux élevés de THC a déjà été associée, par de précédentes études à un risque accru de dépendance. Les auteurs rappellent qu’ainsi, environ 1 usager de cannabis sur 10 devient dépendant, et que les utilisateurs fréquents sont à risque particulièrement élevé de dépendance. S’il a été suggéré que la récente augmentation de la concentration de THC dans le cannabis pourrait augmenter la dépendance au cannabis, cependant, une école de pensée, citée ici comme le «  mythe de l’herbe puissante  » (ou potent pot myth)- affirme que les fumeurs de cannabis vont ajuster leur consommation pour compenser sa puissance, généralement en adaptant leur inhalation ou tout simplement en fumant du cannabis en moindre concentration.

Les chercheurs du Netherlands Institute of Mental Health and Addiction, de l’Université d’Amsterdam et du National Institute for Public Health and the Environment néerlandais (RIVM), ont recruté 98 fumeurs de cannabis «  expérimentés  », qui ont apporté leur propre substance, roulé un joint et l’ont fumé. Les chercheurs ont analysé le contenu du mélange, observé le comportement des fumeurs, pris en compte l’association éventuelle avec le tabagisme et le niveau de dépendance au cannabis (évalué par une échelle), à la fois lors de l’expérience puis 18 mois plus tard. L’exposition mensuelle au THC a également été estimée. L’analyse constate que,

·   plus la concentration de THC est élevée dans le cannabis (de 1,10 à 24,70 %), plus la concentration de cannabis l’est dans le joint,

·   plus la concentration de THC est élevée dans le joint, moins la fumée est inhalée,

·   le tabagisme combiné à l’usage de cannabis est un indicateur majeur de la dépendance 18 mois plus tard

·   la dose mensuelle de THC n’est pas associée de façon indépendante avec le degré de dépendance 18 mois plus tard.

Les usagers de cannabis forts n’en mettent pas moins dans leurs joints, mais, en revanche, compensent en réduisant leur inhalation. Mais dans une certaine mesure seulement, car cela ne compense pas totalement et un cannabis puissant conduit à une exposition tout de même plus élevée au THC. Il est donc possible que l’usage d’un cannabis plus fort ne renforce pas le risque de dépendance. Cependant, compte-tenu du faible échantillon de l’étude, ces données restent à confirmer. En particulier, lorsque la consommation se fait en groupe, plutôt que de manière individuelle, comme dans cette étude.

  

Source:Addiction March 16 2014 DOI: 10.1111/add.12508Cross-sectional and prospective relation of cannabis potency, dosing and smoking behaviour with cannabis dependence: an ecological study

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