The superior spider-man : tome 1 en librairie

Publié le 22 mars 2014 par Universcomics @Josemaniette
Avouez-le, vous aussi vous avez parfois été irrité par le coté boy-scout naïf et inapte à la vie sociale de Peter Parker. Le pauvre a passé des décennies à se trouver des excuses pour ne pas entrer dans la vie adulte, se réfugiant derrière la fragilité physique de sa tante (qui a fini par se remarier et lui montrer l'exemple de ce que signifie avancer dans l'existence), ou balançant son mariage avec Mary-Jane dans les orties à la première occasion, lorsque Mephisto est venu lui proposer un pacte inique (la fameuse et décriée saga One more Day). Parker est pusillanime, trop gentillet, trop coincé. Ses pouvoirs sont fabuleux, mais à part sortir de belles vannes en plein combat, ses méthodes sont trop douces et inefficaces. A chaque criminel capturé correspond dans la foulée une évasion de prison, ou l'apparition d'une nouvelle mouture encore plus dangereuse. Bref, le petit monde de Spider-Man a beau être passionnant et fonctionner de manière durable, il a aussi de quoi faire rire sous cape le lecteur souhaitant découvrir quelque chose d'un peu plus radical et moderne. Avec l'opération Marvel Now, la donne change, et comment. Le Docteur Octopus, un des ennemis de toujours du tisseur, parvient à transférer sa psyché dans le corps du jeune Parker, emprisonnant l'esprit de notre héros dans son enveloppe corporelle malade et mourante. Un échange standard qui aboutit à la création d'un Superior Spider-Man, c'est à dire un monte en l'air privé de scrupules, aux agissements bien plus violents et impitoyables. Une sorte d'Araignée cynique et sur de lui, qui n'en oublie pas pour autant de faire le bien, mais d'une autre façon. Ultra cool et décrié, le personnage en (re)devient diablement intéressant, et cette série, accueillie avec beaucoup de méfiance, se révèle sur la distance une vraie bonne surprise, à consommer sans modération. Peter Parker n'est plus, donc, seule une partie de sa conscience continue de se manifester pour "aiguiller" Otto Octavius, qui s'est emparé de son corps. Ce n'est pas une mince affaire car Octopus n'est pas ce qu'on pourrait appeler un chic type, loin de là. Pire encore, le fait de le voir se rapprocher dangereusement de la belle Mary-Jane ne laisse rien augurer de bon à ce pauvre Peter l'ectoplasme. En attendant, il faut admettre que ce Spider-Man là est un peu plus radical que son prédécesseur, et s'en sort plutôt bien, en mettant tout le génie et toute la science qu'il possède au service de sa croisade. Une nouvelle mouture des Sinister Six va en faire les frais, sous les yeux des journalistes convoqués pour assister à l'événement. Les Six, c'est le bébé d'Octopus, son fan club attitré, et ces arrivistes là n'ont qu'à bien se tenir. Imaginez un peu : le vilain aux tentacules, dans le corps juvénile de Peter, avec les ressources scientifiques des labos Horizons à disposition. Vous pensez vraiment qu'ils ont une chance, ces criminels du dimanche? Coté dessins, c'est du tout bon, pour corser le tout. Stegman est vraiment devenu un artiste totalement adapté pour ce genre de rendez-vous, dynamique et lisible dans le même temps, tandis que Camuncoli apporte une touche plus claire et classieuse dans ses planches, plus posée. Ce premier volume est donc une excellente occasion pour se lancer dans l'univers 2.0 du tisseur de toile, qui débute dans ces pages un de ses chapitres les plus fous, qui plus est rondement mené par un Dan Slott inspiré.