Sei Shōnagon – Choses que l’on ne peut comparer

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

L’été et l’hiver.
La nuit et le jour.
La pluie qui tombe et le soleil qui brille.
La jeunesse et la vieillesse.
Le rire et la colère.
Le noir et le blanc.
L’amour et la haine.
La renouée et l’arbre à liège
La pluie et le brouillard.
On n’aime plus une personne, c’est toujours la même, et il vous semble cependant que c’est une autre.
Dans un jardin planté de nombreux arbres toujours verts, des corbeaux dormaient, quand, vers le milieu de la nuit, ils s’éveillent en tumulte, effrayés et troublés. L’alerte est transmise d’arbre en arbre, et les corbeaux croassent, d’une voix altérée par ce brusque réveil. Tout cela, qui diffère de leur aspect désagréable du jour, est bien joli.

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Dame Sei Shōnagon (c. 966 — c. 1025)Notes de chevet (XIème siècle) – Traduit du japonais par André Beaujard