L'une des meilleures sources pour connaître l'extrême droite rampante est très certainement constituée par les écrits des supporters de ce mode de pensée qui, à l'instar du personnage d'Alex d'Orange mécanique flairant le sadisme sublimé dans la IXe symphonie de Beethoven, débusquent les accointances avec leurs idées dans des œuvres en apparence anodines.
C'est le cas avec Agatha Christie Qui suis-je ? paru chez Pardès à Grez-sur-Loing, un essai très documenté dans lequel la journaliste lepéniste et révisionniste Camille Galic, ancienne patronne des magazines Rivarol et Écrits de Paris et actuelle chroniqueuse de Présent, décrit avec moult détails et grande gourmandise les opinions sulfureuses et les certitudes réactionnaires de la « reine du crime » (1890-1976) relatives aux races et aux peuples ou au catholicisme traditionnaliste, ainsi que sa fascination-répulsion pour le national-socialisme.
Une suite de révélations à contre-courant et solidement étayées, qui nous feront désormais jeter sur les enquêtes de Miss Marple et d'Hercule Poirot un regard quelque peu désabusé...
Bernard DELCORD
Agatha Christie Qui suis-je ? par Camille Galic, Grez-sur-Loing, Éditions Pardès, collection « Qui suis-je ? », décembre 2013, 128 pp. en noir et blanc au format 14 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 12 € (prix France)