Après six ans d’attente, Kojima nous livre enfin un nouveau Metal Gear Solid, ou plutôt une grosse démo, ou un petit jeu, suivant la fan attitude de chacun en regard de la série. Metal Gear Solid V : Ground Zeroes est sans doute un amuse-bouche sympa, mais la manière dont Konami nous livre ses 2 heures de jeu, à un tarif trop élevé, frise le foutage de gueule. Il fut un temps où ce genre de prologue était offert à l’achat d’un autre titre de l’éditeur, et tout le monde était content. Ce coup-ci…
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Le gravier coloré IKEA est inclus, rassurez-vous !
Lancé prestement dans le vif du sujet, hors des complications narratives de cette SF à la sauce militaire que Kojima nous livrait jusqu’ici, Ground Zeroes, censé nous faire patienter jusqu’au titre complet, Phantom Pain, prévu au plus tôt l’an prochain, nous plonge rapidement dans l’action. Snake doit se charger de la récupération de 2 personnages issus de Peace Walker, Paz et Chico. Les éléments de jeux sont simplifiés, et le scénario également, par la même occasion. C’est à peine si la première séquence cinématographique, déjà découverte puisque la même que celle utilisée dans un trailer il y a de nombreux mois, nous situe dans l’action qui se veut imminente. Bonjour l’impression de bâclage, alors que les productions de Kojima avaient plutôt tendance à basculer dans l’excès inverse. Et c’est un peu frustrant, il faut l’avouer.
Enfin bon, on finit par comprendre que les otages en question détiennent des informations cruciales sur MSF, l’armée de Big Boss, plus spécifiquement sur la possession d’un nouveau Metal Gear et d’un missile nucléaire. Et nous voilà partis pour infiltrer la Mother Base…
Plus agile et plus casual…
Si le scénario n’est pas vraiment de la trempe des « vrais » MG, cette démo payante a au moins un aspect positif ou deux. Le premier passe par le gameplay. Snake a gagné en agilité : il peut désormais grimper sur des plateformes pour atteindre les toits, passer en position de tir presque n’importe quand et sprinter à l’envi. Par contre, le poids de l’âge est bien là, et ce bon vieux Snake retarde un peu à l’allumage, se déplace très lentement en position accroupie et n’est pas des plus doués pour viser en se déplaçant. Mais l’ensemble gagne en cohérence, et les déplacements de Snake se font plus réalistes, ce qui est un plus. Il pourra également utiliser des véhicules librement, tandis que le système de combat, qui reste calqué sur celui de MGS3 fonctionne toujours à merveille. On pourra même précipiter des ennemis dans un piège, alors qu’en menaçant garde d’un couteau, il est possible de faire appeler ses camarades à ce dernier.
Niveau équipements, puisque le jeu se situe chronologiquement aux alentours de 1975, inutile d’espérer utiliser un radar ou autre gadget de la sorte. Tout au plus, il est possible de faire de la reconnaissance et de marquer les ennemis avec des jumelles et un micro directionnel. Une aide moins poussée donc que dans les précédents opus, et il en va de même pour d’autres éléments qui corsent un peu le tout. Les ennemis ne vous verront pas au-delà d’une quinzaine de mètres dans la semi-obscurité, mais le célèbre point d’exclamation est plus présent que jamais. Fini la possibilité de quitter une zone pour faire baisser le niveau de sécurité. D’une fois surpris, le jeu nous accorde quelques secondes de répit, en passant en slow motion. Juste le temps d’aligner 1 ennemi ou deux, et éviter l’alarme. Et comme il faudra arpenter une base militaire, qui plus est plutôt vaste, il vaudra mieux y aller très prudemment. En parlant de surface de jeu, la base est un open world, mais qui a ses limites, en nous rappelant de retourner à notre mission si l’envie d’une escapade exploratrice nous prenait.
Face à nous, les ennemis sont un peu plus retords, et il ne suffit plus d’en liquider quelques-uns pour que l’alerte soit levée. Il faudra alors prendre son mal en patience, jusqu’à ce que nos poursuivants nous annoncent comme introuvable à la radio pour pouvoir reprendre l’avancement. Certains petits commandos prennent même un malin plaisir à jouer à notre jeu, ne réagissant pas tant que nous restions cachés, pour débouler dès que l’on ressortait de notre planque. En résulte une IA un peu plus inspirée et dotée d’un mémoire supérieure à celle d’un poisson rouge, ce qui est agréable. Par contre, les armes sont plus casual et assistées (on peut désactiver ces aides dans les réglages, heureusement), tandis que les munitions tranquillisantes sont toujours trop nombreuses. À chacun de voir s’il souhaite s’en servir ou non…
Plastic Bertrand textures et durée de vie ridicule
Du côté des graphismes et de la réalisation globale, Ground Zeroes fait honneur à Snake sur les nouvelles consoles. Full HD, frame rate impeccable, détails des textures tout y est. On regrettera simplement la simplicité des environnements, tout comme le rendu « en plastique » des textures, qui ne plaira pas à tous. Techniquement, le job est bien fait, et c’est bien heureux, parce que niveau contenu, il faudra repasser !
Jusqu’ici, le bilan de ce MGSV Ground Zeroes est plus que convenable. Mais il y a un sérieux problème : sa durée de vie. Sans être un pro de la série, il faudra moins de 2 heures pour boucler cette démo vendue à prix fort. Et encore, en contemplant le paysage. Si on ajoute à cela le manque d’inspiration du level design, l’affrontement avec une grosse bestiole qui manque à l’appel, la platitude des cinématiques, pourtant le point fort des réalisations de Kojima, on se dit qu’on a dû louper quelque chose. Il reste bien, après la complétion de cette plaisanterie, cinq missions secondaires à se mettre sous la dent. Mais ces dernières sont tellement banales, mis à part la « Déjà-Vu », qui se débloque après avoir collecté les badges XOF, qu’on ne peut y voire qu’un signe de plus de bâclage.
Type: Action / Infiltration
Editeur: Konami
Age/Pegi: 18+
Sortie: 20.03.2014
Multi-joueurs: non
Plate-forme: PS4, PS3, X360, Xbox ONE
Testé sur: PS4
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- la réalisation globale
- prise en main agréable
- gameplay cohérent
- les déplacements de Snake, plus réalistes
- durée de vie ridicule
- level design peu inspiré
- scénario « à la Kojima », où es-tu?
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Test – Metal Gear Solid V : Ground ZeroesAprès six ans d’attente, Kojima nous livre enfin un nouveau Metal Gear Solid, ou plutôt une grosse démo, ou un petit jeu, suivant la fan attitude de chacun en regard de la série. Metal Gear Solid V : Ground Zeroes est sans doute un amuse-bouche sympa, mais la manière dont Konami nous livre ses 2 heures …
Evaluation globale
Graphismes
Bande son
Jouabilité
Difficulté
Scénario
Durée de vie
51Déjà fini?
Résumé: Étrange impression que nous laisse au final ce Ground Zeroes. Techniquement bien réalisé, le manque de contenu et la durée de vie ridicule de ce « produit maketé only pour les fans » le rendent risible. C’est à se demander si même les fans invétérés ne vont pas y voire un foutage de gueule de la part Konami, fussent-ils totalement aveuglés par leur amour pour Snake et ses potes. Vous voilà avertis.
Evaluation d'utilisateurs 2.6 ( 2 votes) 51