Editions le Livre de poche - paru le 14 juin 1973 - 224 pages - 5.10 € - Pour l'acheter
- Résumé:
- Mon avis:
Une violence exacerbée mais peu touchante
A l'ouest rien de nouveau nous raconte le quotidien des soldats dans les tranchées, dans les baraquements, dans les hôpitaux militaires, etc. L'auteur n'y va pas de main morte et n'épargne aucun détail. Du soldat qui essaie de rentrer ses boyaux dans son ventre après avoir reçu un obus aux amputations, la guerre y est montrée dans toute sa cruauté. Je ne pense jamais avoir lu de livre qui aille aussi loin dans les détails macabres sans trop en faire (comme en surenchérissant sur le sang dégoulinant ou en jouant sur le pathétique). Néanmoins, il faut croire que je me suis habituée à toute cette violence physique. Je n'ai pas particulièrement été touchée par ces déchirures des corps et par la mort qui pèse sur les soldats à chaque mot. Finalement, c'est bien plus le caractère psychologique de ce roman qui m'aura touchée, pourtant très peu présent. En effet, il est bien moins question d'introspection et de réflexion sur la situation que de techniques de survie à la prochaine attaque. Or, quand dans les dernières lignes on a le droit à un court paragraphe sur les pensées du narrateur, tout est bouleversé. Et puis la conclusion arrive. C'est comme ci l'auteur nous avait tenu extérieur à la souffrance des soldats, en ne s'attardant que sur l'aspect physique, et que d'un seul coup, il laissait percer une pointe de sentimentalisme (très retenu quand même). Et ça change tout.
Allemands, français, prussiens: des soldats passe-partout
Qu'on se le dise, le soldat à travers lequel cette histoire nous est racontée est une sorte d'anonyme parmi tant d'autres qui aurait pu appartenir à n'importe quelle nation. Et c'est bien dommage. L'intérêt du roman, c'était surtout de pouvoir découvrir l'autre versant de cette guerre. En effet, à l'école, ce qu'on en étudie, c'est toujours le côté français, le côté vainqueur et on ne cherche pas à comprendre comment les autres ont pu réagir. Or, quand on a fini ce roman, on n'est guère plus avancé. Quand il est fait mention de "l'ennemi", ce n'est jamais accompagné d'un sentiment de nationalisme.
> En conclusion, j'ai été grandement surprise par ce qu'ont provoqué les dernières lignes du roman en moi. Elles lui ont comme donné une seconde vie, lui ont offert une nouvelle dimension. Il est tout de même dommage que dans l'ensemble le roman n'est pas répondu à mes attentes en présentant un autre point de vue de la guerre, et ce même si la découverte du quotidien des soldats était très intéressante !8/10