Comment trouve-t-on une maison pour la nuit?

Par Juliendiotworldtour @DiotJulien

Un très bon ami à moi m’a demandé plus de détails concernant la réalité pour trouver un habitant chez qui dormir. Aujourd’hui je vais vous donner quelques exemples typiques.

Le premier scénario que je souhaite vous présenter est sûrement le pire car celui-ci est vraiment séduisant. Au tout début, je n’avais aucune idée de la manière dont je devais procéder pour chercher une maison. A chaque fois que j’arrivais dans un nouveau village je commençais toujours par aller au bar pour apprécier une bonne bière après l’effort et commencer la conversation avec quelqu’un. Bien évidemment le premier contact semble plus facile mais voici le piège :

  • Il est difficile de vous présenter à un groupe d’amis sortant ensemble sans vous imposer
  • Vous passer plus de temps à expliquer votre projet et ce que vous recherchez
  • Vous ne pouvez pas toujours attirer l’attention sur vous à 100%
  • Il est difficile de suggérer à quelqu’un de rentrer chez lui plus tôt car vous voulez prendre une douche
  • Cette personne peut vivre loin de l’endroit où vous êtes actuellement. Il peut être difficile de vous rappeler de la route sans vous perdre (inconvénient ?)

Comme vous pouvez le comprendre, il y a beaucoup de variables que vous ne pouvez pas contrôler lorsque vous commencer par le bar.

Toutefois lorsque vous arrivez dans un minuscule village (moins de 50 habitants), le bar est généralement le meilleur endroit où commencer car tout le monde sera là à 17-17:30 pour l’after work. La bouche-a-oreille s’opère très vite et tout le monde connaîtra bientôt votre situation. Il est également important de préciser que dans un petit village tout le monde se préoccupe de l’autre et connaisse la situation de chacun. En conséquence vous avez uniquement de rentrer en contact avec une seule personne et tout le monde vous connaîtra (et prendra rapidement soin de vous !).

Le second exemple est plus vicieux. C’est lorsque vous parlez avec quelqu’un qui ne peut vous recevoir mais qui néanmoins connaît une autre personne qui pourrait être en mesure de vous accueillir. Bien sûr vous pensez « Super, cette nouvelle personne peut m’accueillir ! ». Malheureusement 95% du temps cela ne marche pas. Vous mettez tellement votre confiance et espoir dans ces mots que vous en oublier de suivre votre instinct. Cette autre personne ne peut pas vous accueillir également.

Il est déjà 20h, vous avez perdu du temps pour rien et vous vous retrouvez dans une voie sans issue. Vous êtes toujours sans toit pour ce soir, vous devez recommencer du début et en plus l’obscurité s’installe de plus en plus…

Ceci m’est arrivé trois fois et par la suite je me suis promis de ne pas agir selon les conseils d’un local ne pouvant m’héberger mais seulement me renvoyant vers quelqu’un d’autre.

Ma recette du succès

Important:

Lorsque vous commencez votre recherche sur les coups de 18h, les personnes à qui vous demanderez n’auront pas encore dîner. Par politesse, dîtes toujours que vous êtes en route pour acheter votre dîner en ville mais généralement cette personne vous invitera à les rejoindre.

18h sonne bientôt ; je saute donc sur mon VTT pour trouver une maison. Généralement je m’éloigne du centre ville pour commencer dans les périphéries internes. Au lieu de me rendre au bar (qui prend souvent bien trop de temps) j’utilise une méthode plus directe. En effet, chercher un endroit où dormir est une perte de temps si vous n’êtes pas déjà sur le pas de porte.  Initialement j’allais au bar car je ne voulais pas sembler trop « rentre dedans » en frappant directement à la porte des maisons. J’avais tort

La première chose que j’instaure est toujours le contact visuel pour réduire l’effet de surprise et ensuite je lance un « Salut, comment allez vous aujourd’hui ? » pour commencer la conversation. Sinon, je fais des signes de la main pour attirer l’attention et que ma présence soit remarquée à l’intérieur de la maison.

Lorsque vous essayer d’établir un contact en agitant votre main, les fenêtres fumées rendent les choses terriblement difficiles. Certains endroits en Nouvelle-Zélande sont si touristiques que les personnes vivant ici préfèrent avoir d’avantage de tranquillité et de vie privée. Oui cela rend les choses plus dures et frustrantes car il est presque impossible de voir si quelqu’un est rentré chez lui, même lorsque la lumière est allumée. Dans ce cas vous n’avez pas 36 solutions : trouver quelqu’un dans la rue qui promène son chien, vous rendre au bar ou attendre la nuit tombée pour regarder à travers les vitres et attirer l’attention (ceci est plus effrayant pour les locaux).

Parfois les personnes que vous approchez seront surprises et ne seront pas apte à répondre pour diverses raisons. Continuez simplement à parler ; ceci est essentiel pour établir une connexion et construire un sentiment de confort pour eux. Vous devez suivre votre instinct car il y a toujours des signes qui vous informent du type de personnes que vous avez en face et si celle-ci est ouverte ou non à vous écouter.

Est-ce que la personne sourit ? Vous donne-t-elle son prénom après que vous ayez donné le votre. Est-ce qu’une étincelle dans le regard apparaît lorsque vous racontez votre histoire et la raison de vos objectifs ? Ces signes sont importants et vous devez les percevoir. SI vous ne sentez pas que la personne accroche de manière générale mais que vous pensez qu’il y a quand même une chance, vous n’avez rien à perdre en demandant « Accepteriez vous de m’héberger ce soir pour m’aider à réaliser mon rêve ? » En impliquant cette personne, elle pourrait être inspiré de vous accueillir même si elle n’a pas pleinement pu apprécier votre vraie motivation (et votre plan).

Si la réponse est NON, peut-être que vous n’avez pas employé les bons mots, peut-être que ces gens n’ont pas su apprécier votre esprit pure ou tout simplement certaines personnes ne sont pas réceptives à ce style de vie. Cela n’est pas un mal d’essayer et peut-être bénéfique pour de prochaines situations.

A chaque fois que j’ai reçu un non, j’analysais la situation pour voir où furent mes erreurs et améliorer mon approche.

Concernant la maison que vous choisissez, il n’y a pas de règle. Toutefois les maisons avec un bateau ont moins de probabilités de réussite car ces maisons sont généralement vides ¾ de l’année ou les gens y vivant ne veulent pas changer leurs habitudes. Les propriétaires de bateau peuvent-être très étroits d’esprit. Cependant ce n’est pas une vérité universelle, j’ai déjà été accueilli par des propriétaires de maisons sublimes et gigantesques (avec un bateau). Diamétralement opposés, les propriétaires de caravanes peuvent être ouverts à la négociation.

Voici un autre bon tuyau : un très bon endroit où chercher un endroit où dormir est le supermarché avant la fermeture. Il est toujours plus facile de parler avec l’hôtesse de caisse qu’à un parfait inconnu car généralement votre aventure  attire leur curiosité et leur esprit tout comme votre challenge de ne rester que chez locaux (pour les raisons expliquer dans l’article précédent). C’est ce qui m’est arrivé à Methven.

Le village où j’ai eu le plus de difficultés était Géraldine. Cette ville est majoritairement peuplée de personnes âgées et celles-ci sont effrayées de prendre le risque de recevoir quelqu’un qu’elles ne connaissent pas. Cela me prit 7 heures avant de trouver un endroit où je pourrais rester (et bien sûr, il pleuvait). Je fus exceptionnellement chanceux de rencontrer Kerrie à 21:30, uniquement parce qu’elle avait oublié d’éteindre les lumières de sa voiture. J’ai établi une relation de confiance mais tout commença grâce à ma bonne action.

Concernant l’âge des personnes à qui vous demandez, les personnes ayant entre 40 et 60 ans furent les plus réceptives. La plupart d’entre eux ont un fils/fille proche de votre âge qui est parti de la maison pour étudier ou commencer sa vie d’adulte quelque part ailleurs. N’oubliez pas que nous sommes des êtres humains. Les parents ne veulent pas voir quelqu’un qui pourrait être leur enfant sans foyer. Les jeunes familles qui travaillent sont d’avantages stressées financièrement et un visiteur est un « coût supplémentaire » pour elles en raison de leur budget serré.

Je sens que ce billet offre des conseils de haute valeur mais le véritable principe à appliquer est de laisser votre cœur guider votre VTT et être en parfait accord avec l’environnement dans lequel vous évoluez et les personnes qui y sont présentes. Go with the flow !