Les derniers jours de campagne électorale sont souvent le moment où les ultimes arguments sont lâchés pêle-mêle, où l’on assène à la hâte la petite phrase qui tue, comme s’il fallait absolument être le dernier à parler. Perdu pour perdu, secouer le cocotier avec vigueur, quitte à dépasser les bornes des limites, n’est pas forcément un mauvais calcul dans le contexte de forte abstention annoncée. Les derniers propos de Paul Bismuth dans le Figaro ne me démentiront pas.
Les slogans accrocheurs, affichées sur la vitrine du local du candidat UMP, en bien plus gros que le maigre programme, sont éloquents : «Les socialistes augmentent les impôts pour dépenser plus ! Les écologistes augmentent vos impôts pour vous compliquer la vie ! L’UMP baissera les impôts locaux ! » Bien sûr qu’ils vont baisser, s’ils sont élus… Et la marmotte met le chocolat… Pour ma part, je ne le souhaite pas. L’impôt est, en principe, un instrument de redistribution et de lissage des excès induits par la nature humaine… En principe. Il ne me semble pas anormal de contribuer en fonction de ses revenus au fonctionnement de la commune dont la fonction sociale et l’aide apportée aux plus faibles m’apparaît capitale. Quant à l’écologie qui complique la vie, on distingue bien le degré de considération accordé par les libéraux pour notre environnement outrancièrement pollué et exploité. N’y a t-il vraiment que l’argent sans entrave qui compte ?
Mais je disserte dans le vide. Personne à l’UMP ne va contredire ces slogans. Avec la diatribe sarkoziste du jour, aussi outrancière soit-elle dans le plus pur style cortoesque ou berlusconien, cette droite semble retrouver une espèce de fierté perdue et une nouvelle énergie pour se déplacer dans l’isoloir. C’était pourtant loin d’être évident tant le poids des casseroles à traîner était important. C’était aussi le but immédiat à atteindre. Pour le reste, si tout ce bruit existe, c’est que Sarkozy-Bismuth y est quand même un peu pour quelque chose.
Au final, il ne faut pas se tromper : les élections municipales désignent un maire, mais surtout un équipe qui est au plus près du citoyen, qui est en charge du quotidien des habitants en terme d’équipements, de voirie, de commerces, de services, d’accessibilité, etc… Le vote sanction, tant prôné par la droite et le FN contre l’action du gouvernement ne sanctionne personne d’autre que l’électeur lui-même et l’armée des abstentionnistes. Parce que s’abstenir, c’est fuir avec lâcheté son devoir, c’est se moquer avec outrance de l’histoire et de ceux qui se sont battus pour obtenir ce privilège, parfois jusqu’à la mort.