Popeye le marin vous connaissez encore ? Elzie Crisler Segar a dessiné jusqu’à sa mort en 1938, ce mec moche comme un pou, amoureux d’une grande perche prénommée Olive. De surcroit, comme si ce n’était pas encore assez anti-sexy et anti-glamour, son super pouvoir passe par une boite… d’épinards ! Beurk !Malgré ce pédigrée on ne peut plus rédhibitoire, Popeye est mon Héros d’antan, le chainon manquant entre Vega et sa première console, l’Atari 2600. D’autres vieux gamers l’ont peut-être découvert sur Commodore 64, sur Collecovision ou sur une autre des machines de salon disponibles à l’époque. Nous sommes en 1983.Cette année-là, ce marin candide représentait la panacée du blockbustering. Les superlatifs autour du monde des superproductions n’avaient pas la même portée qu’aujourd’hui mais vous seriez étonné de revivre l’effervescence que les divas de l’époque déclenchaient. Popeye et son Olive existaient au milieu de la culture pop naissante propre aux « eighties » et le cachet « loser » de cette saga n’avait pas vraiment les atouts pour se frotter à des références Stallonienne ou à l’apogée du fluo. Toutefois, Robin Williams a tout de même incarné cet icône dans le presqu’oublié « Popeye » de Feu Robert Altman (lui-même réalisateur de 88 films dont Gosford Park et de Short Cuts), c’est vous dire s’il avait la cote. Histoire de vous en emboucher encore un dernier coin, j’ai même découvert, lors d’un de mes récents voyages, que Popeye, et tout particulièrement sa version cinéma, avait eu l’honneur de voir un parc d’attraction créé à son effigie sur l’île de Malte ! Popeye superstar ? Et comment !
Le parc popeye à Malte
Dans ce contexte de grandeur et d’honneur, Popeye va nous interpeller, nous les gamers, sous différents aspects. Tout d’abord, son apogée a croisé une époque charnière du jeu vidéo. Cette période du début des années 80 où les jeux vidéo ont trouvé un second souffle, après le crash de 1983. Déjà jadis en quête d’identité, les bornes d’arcade arboraient des références du cinéma, de façon plus ou moins explicite. Ainsi, en 1975, une borne Shark JAWS s’illuminait dans les Luna Park, sans pour autant assumer l’appellation officielle des « dents de la mer » de Spielberg. Ce dernier avait refusé les droits à la Warner, dès lors Bushnell en avait fait une adaptation dont le seul but était de surfer sur la licence lucrative, à moindre frais. L’influence, et surtout l’inspiration du grand écran étaient déjà bien présentes. Popeye, personnage bankable à souhait a vu une borne porter son nom également mais par… Nintendo, en 1982. Et oui, Big N avait déjà énormément de suite dans les idées et c’est sans lésiner qu’ils se sont accaparés l’avatar marin. C’est donc un an après la borne légendaire de Donkey Kong, que le jeu Popeye a lui aussi eu droit à sa version arcade. Le plus insolite dans cette anecdote, est que c’est déjà sur Popeye que Miyamoto travaillait avant de devoir se reporter sur le singe poilu et le petit Mario. En effet, après avoir monté tout le projet vidéoludique Popeye, Nintendo n’a pas pu obtenir les droits pour ce dernier. Dès lors, ils ont reporté leur schéma sur un personnage « inconnu ». Ce concours de circonstances ironique nous montre surtout que sans Donkey Kong et son succès, Popeye n’aurait probablement jamais vu le jour, mais à l’inverse, sans Popeye et le projet avorté de Miyamoto de le mettre en pixels, Donkey Kong n’aurait pas eu la même allure.
La borne, source d’inspiration de la version consoles
Bref, toujours est-il qu’en aval de toutes ces influences, les jeux électroniques ont envahi nos maisons, et surtout la mienne, un an plus tard, en 1983. Mon premier amour, l’Atari 2600 n’avait que deux titres à me proposer : Pac-Man et Popeye. Outre mon dévouement déjà confirmé à la cause du mangeur d’épinards, une autre raison ajoutait de l’eau à ce moulin déjà véloce. Non seulement je m’extasiais devant la borne, mais surtout, je me niquais littéralement les doigts sur le superbe Game & Watch Table Top de Popeye (1983), déjà estampillé Nintendo. Ce magnifique bidule d’un autre temps fera probablement l’objet d’un papier un de ces quatre sur Be-games, mais malheureusement, je n’en ai pas encore trouvé un à prix raisonnable. Revenons à nos moutons et parlons maintenant de l’intrinsèque de notre chose : Popeye, l’adaptation de Parker Brothers sur consoles.
Les Game & Watch, le top de l’époque
Le Table Top Popeye, un classique de… Nintendo
Le pitch est simple : Popeye se balade sur un écran à trois étages, Olive se carapate au sommet du plateau et l’immonde Brutus, l’éternel rival de Popeye, second prétendant de la « Belle », tente de saisir le coup de votre personnage. Pour clôturer le tout, la sorcière des mers, mère de Brutus, vous lance des projectiles afin de vous assommer. Par soucis d’économie de mémoire, le sprite de la vilaine dame n’apparait pas dans la version console Atari 2600 mais elle est bien visible dans la version arcade. Votre objet consiste à sauver votre dulcinée, en évitant les embrassades belliqueuses de Brutus et les assauts des objets volants ; tout cela en attrapant un maximum de cœurs, lancés inconditionnellement par la maigrichonne du haut. Pour répondre à tant d’infamie, Popeye jouit d’un super-pouvoir : il voit sa force décuplée lorsqu’il mange des épinards. Ainsi, une boite de ce légume mal aimé par les chérubins, peut vous aider à assommer Brutus l’espace d’un instant, à l’instar des super pilules de Pac-Man. Ce bonus ne reste pas statique dans un coin de l’écran, il se meut afin de corser un peu l’exercice. Le méchant de service peut aussi sauter d’une plate-forme à l’autre, Popeye lui, n’a que ses jambes pour se sauver.
Quelques sprites, beaucoup d’imagination, c’est Popeye et sa clique!
La difficulté augmente!
Le concept narré, laissez-moi maintenant vous expliquer ce que j’aime encore dans ce jeu à ce jour. Il est clair que mon affection naïve de gosse se nourrissait presqu’exclusivement de références, mais tout compte fait, je me rends compte qu’au fer rouge, j’ai été marqué par ce titre. La musique stressante et enivrante, composée du minimum syndical de notes, fait encore écho dans mes souvenirs. Elle incarne tout simplement LA musique de jeu vidéo pour moi, au même niveau que l’hymne de Mario Bros. A cette mélodie éternelle s’ajoute le bruitage incongru des pas de Popeye, sonnant comme un pet digitalisé et austère. Mmmmhhh, elle est fraîche tiens celle-là… Pourtant, c’est délicieux. La façon dont les échanges s’accélèrent, dont vous devez anticiper les mouvements de vos ennemis et de ces cœurs volants en suivant une trajectoire perturbante, augmentent le stress de minutes en minutes. La frustration de se faire saisir le coup par votre rival et de voir votre high-score s’éloigner reste jubilatoire.Parmi les sensations que je réinterprète trente ans plus tard, il y a aussi cet inconfort du stick propre à la manette de la console. Certes, cela fait son job et le feeling opère relativement efficacement, mais c’est surtout quand on a connu la frustration de ces manches pas toujours précis dans les diagonales, qu’on se délecte de l’apparition de la croix multi-directionnelles, notamment sur les manettes de la NES, en 1987 chez nous. Toujours est-il que la combinaison de ces anecdotes et de ces inconforts inhérents au jeu, additionnée au plaisir des souvenirs, font terriblement mouche.
La croix Nintendo, le miracle après le stick…
Le stick Atari, un charme fou mais pas toujours précis
Vous l’aurez compris, cette courte page commune entre le grand livre du jeu vidéo et la saga Popeye ne nous rajeunit pas. Par la force de la Nostalgie, les vieux brisquards se reconnaitront dans quelques-unes de ces lignes. Pour les joueurs plus jeunes, c’est surtout un brin de culture pour une bonne dose de légèreté que ce petit titre, animé par un héros d’un autre temps, a à vous offrir. Alors, n’hésitez pas trop longtemps, de sept à septante-sept ans, testez-le et surtout, mangez des épinards, c’est Popeye qui vous le dit !VegaFacebook : Vega Mike
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En 1983, je jouais à Popeye sur Atari 2600
Vega
Conclusion :
Mag
Publié le 21 mars 2014
par Vega
1
En 1983, je jouais à Popeye sur Atari 2600Popeye le marin vous connaissez encore ? Elzie Crisler Segar a dessiné jusqu’à sa mort en 1938, ce mec moche comme un pou, amoureux d’une grande perche prénommée Olive. De surcroit, comme si ce n’était pas encore assez anti-sexy et anti-glamour, son super pouvoir passe par une boite… d’épinards ! Beurk !Malgré ce pédigrée on ne peut plus rédhibitoire, Popeye est mon Héros d’antan, le chainon manquant entre Vega et sa première console, l’Atari 2600. D’autres vieux gamers l’ont peut-être découvert sur Commodore 64, sur Collecovision ou sur une autre des machines de salon disponibles à l’époque. Nous sommes en 1983.Cette année-là, ce marin candide représentait la panacée du blockbustering. Les superlatifs autour du monde des superproductions n’avaient pas la même portée qu’aujourd’hui mais vous seriez étonné de revivre l’effervescence que les divas de l’époque déclenchaient. Popeye et son Olive existaient au milieu de la culture pop naissante propre aux « eighties » et le cachet « loser » de cette saga n’avait pas vraiment les atouts pour se frotter à des références Stallonienne ou à l’apogée du fluo. Toutefois, Robin Williams a tout de même incarné cet icône dans le presqu’oublié « Popeye » de Feu Robert Altman (lui-même réalisateur de 88 films dont Gosford Park et de Short Cuts), c’est vous dire s’il avait la cote. Histoire de vous en emboucher encore un dernier coin, j’ai même découvert, lors d’un de mes récents voyages, que Popeye, et tout particulièrement sa version cinéma, avait eu l’honneur de voir un parc d’attraction créé à son effigie sur l’île de Malte ! Popeye superstar ? Et comment !
Le parc popeye à Malte
Dans ce contexte de grandeur et d’honneur, Popeye va nous interpeller, nous les gamers, sous différents aspects. Tout d’abord, son apogée a croisé une époque charnière du jeu vidéo. Cette période du début des années 80 où les jeux vidéo ont trouvé un second souffle, après le crash de 1983. Déjà jadis en quête d’identité, les bornes d’arcade arboraient des références du cinéma, de façon plus ou moins explicite. Ainsi, en 1975, une borne Shark JAWS s’illuminait dans les Luna Park, sans pour autant assumer l’appellation officielle des « dents de la mer » de Spielberg. Ce dernier avait refusé les droits à la Warner, dès lors Bushnell en avait fait une adaptation dont le seul but était de surfer sur la licence lucrative, à moindre frais. L’influence, et surtout l’inspiration du grand écran étaient déjà bien présentes. Popeye, personnage bankable à souhait a vu une borne porter son nom également mais par… Nintendo, en 1982. Et oui, Big N avait déjà énormément de suite dans les idées et c’est sans lésiner qu’ils se sont accaparés l’avatar marin. C’est donc un an après la borne légendaire de Donkey Kong, que le jeu Popeye a lui aussi eu droit à sa version arcade. Le plus insolite dans cette anecdote, est que c’est déjà sur Popeye que Miyamoto travaillait avant de devoir se reporter sur le singe poilu et le petit Mario. En effet, après avoir monté tout le projet vidéoludique Popeye, Nintendo n’a pas pu obtenir les droits pour ce dernier. Dès lors, ils ont reporté leur schéma sur un personnage « inconnu ». Ce concours de circonstances ironique nous montre surtout que sans Donkey Kong et son succès, Popeye n’aurait probablement jamais vu le jour, mais à l’inverse, sans Popeye et le projet avorté de Miyamoto de le mettre en pixels, Donkey Kong n’aurait pas eu la même allure.
La borne, source d’inspiration de la version consoles
Bref, toujours est-il qu’en aval de toutes ces influences, les jeux électroniques ont envahi nos maisons, et surtout la mienne, un an plus tard, en 1983. Mon premier amour, l’Atari 2600 n’avait que deux titres à me proposer : Pac-Man et Popeye. Outre mon dévouement déjà confirmé à la cause du mangeur d’épinards, une autre raison ajoutait de l’eau à ce moulin déjà véloce. Non seulement je m’extasiais devant la borne, mais surtout, je me niquais littéralement les doigts sur le superbe Game & Watch Table Top de Popeye (1983), déjà estampillé Nintendo. Ce magnifique bidule d’un autre temps fera probablement l’objet d’un papier un de ces quatre sur Be-games, mais malheureusement, je n’en ai pas encore trouvé un à prix raisonnable. Revenons à nos moutons et parlons maintenant de l’intrinsèque de notre chose : Popeye, l’adaptation de Parker Brothers sur consoles.
Les Game & Watch, le top de l’époque
Le Table Top Popeye, un classique de… Nintendo
Le pitch est simple : Popeye se balade sur un écran à trois étages, Olive se carapate au sommet du plateau et l’immonde Brutus, l’éternel rival de Popeye, second prétendant de la « Belle », tente de saisir le coup de votre personnage. Pour clôturer le tout, la sorcière des mers, mère de Brutus, vous lance des projectiles afin de vous assommer. Par soucis d’économie de mémoire, le sprite de la vilaine dame n’apparait pas dans la version console Atari 2600 mais elle est bien visible dans la version arcade. Votre objet consiste à sauver votre dulcinée, en évitant les embrassades belliqueuses de Brutus et les assauts des objets volants ; tout cela en attrapant un maximum de cœurs, lancés inconditionnellement par la maigrichonne du haut. Pour répondre à tant d’infamie, Popeye jouit d’un super-pouvoir : il voit sa force décuplée lorsqu’il mange des épinards. Ainsi, une boite de ce légume mal aimé par les chérubins, peut vous aider à assommer Brutus l’espace d’un instant, à l’instar des super pilules de Pac-Man. Ce bonus ne reste pas statique dans un coin de l’écran, il se meut afin de corser un peu l’exercice. Le méchant de service peut aussi sauter d’une plate-forme à l’autre, Popeye lui, n’a que ses jambes pour se sauver.
Quelques sprites, beaucoup d’imagination, c’est Popeye et sa clique!
La difficulté augmente!
Le concept narré, laissez-moi maintenant vous expliquer ce que j’aime encore dans ce jeu à ce jour. Il est clair que mon affection naïve de gosse se nourrissait presqu’exclusivement de références, mais tout compte fait, je me rends compte qu’au fer rouge, j’ai été marqué par ce titre. La musique stressante et enivrante, composée du minimum syndical de notes, fait encore écho dans mes souvenirs. Elle incarne tout simplement LA musique de jeu vidéo pour moi, au même niveau que l’hymne de Mario Bros. A cette mélodie éternelle s’ajoute le bruitage incongru des pas de Popeye, sonnant comme un pet digitalisé et austère. Mmmmhhh, elle est fraîche tiens celle-là… Pourtant, c’est délicieux. La façon dont les échanges s’accélèrent, dont vous devez anticiper les mouvements de vos ennemis et de ces cœurs volants en suivant une trajectoire perturbante, augmentent le stress de minutes en minutes. La frustration de se faire saisir le coup par votre rival et de voir votre high-score s’éloigner reste jubilatoire.Parmi les sensations que je réinterprète trente ans plus tard, il y a aussi cet inconfort du stick propre à la manette de la console. Certes, cela fait son job et le feeling opère relativement efficacement, mais c’est surtout quand on a connu la frustration de ces manches pas toujours précis dans les diagonales, qu’on se délecte de l’apparition de la croix multi-directionnelles, notamment sur les manettes de la NES, en 1987 chez nous. Toujours est-il que la combinaison de ces anecdotes et de ces inconforts inhérents au jeu, additionnée au plaisir des souvenirs, font terriblement mouche.
La croix Nintendo, le miracle après le stick…
Le stick Atari, un charme fou mais pas toujours précis
Vous l’aurez compris, cette courte page commune entre le grand livre du jeu vidéo et la saga Popeye ne nous rajeunit pas. Par la force de la Nostalgie, les vieux brisquards se reconnaitront dans quelques-unes de ces lignes. Pour les joueurs plus jeunes, c’est surtout un brin de culture pour une bonne dose de légèreté que ce petit titre, animé par un héros d’un autre temps, a à vous offrir. Alors, n’hésitez pas trop longtemps, de sept à septante-sept ans, testez-le et surtout, mangez des épinards, c’est Popeye qui vous le dit !VegaFacebook : Vega Mike
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