Cette nouvelle approche thérapeutique, proposée et testée par les chercheurs du Karolinska Institutet consiste à faire…exploser les cellules cancéreuses, grâce à une substance nommée Vacquinol-1. L’expérience, présentée dans la revue Cell et menée sur des souris modèle de glioblastome, le type le plus agressif de tumeur du cerveau, montre que la progression tumorale est inversée et la survie prolongée.
Les traitements habituels du glioblastome comprennent la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Mais, malgré ces traitements, la survie moyenne de ce type de cancer n’est que de 15 mois. La perspective de meilleurs traitements pour les tumeurs cérébrales malignes est donc précieuse.
Les chercheurs de l’Institut Karolinska et leurs collègues de l’Université d’Uppsala révèlent ici un mécanisme totalement nouveau pour éliminer les cellules tumorales dans le glioblastome. En exposant des cellules tumorales à plus de 200 molécules, ils sont parvenus à identifier les molécules les plus efficaces, pour, finalement, n’en retenir qu’une. Car cette molécule a un effet très particulier, elle entraine une vacuolisation non contrôlée des cellules cancéreuses, c’est-à-dire l’ouverture de microcavités (vacuoles) dans lesquelles la cellule intègre des substances venant de l’extérieur. Le transfert de ces substances est effectué par l’intermédiaire des vacuoles décrites ici par les auteurs comme des ampoules ou des sachets comportant des membranes cellulaires. Mais, lorsque la cellule cancéreuse est recouverte ou munie d’une trop grande quantité de vacuoles, sa membrane externe se déchire et la cellule explose tout simplement.
Chez la souris, la survie est plus que doublée : Concrètement, l’expérience montre que des souris transplantées avec des cellules de glioblastome humain, traitées avec la molécule durant 5 jours, survivent 80 jours vs 30 jours pour le groupe témoin. Et 6 des 8 souris traitées sont toujours en vie après 80 jours.
C’est donc un tout nouveau mécanisme de traitement, un médicament travaillant sur ce principe pouvant s’appliquer également à d’autres types de cancer, ce qui reste à explorer, précise le Dr Patrik Ernfors, professeur de biologie au Département de biochimie médicale et biophysique de l’Institut Karolinska. L’objectif pour les chercheurs est maintenant de passer en phase 1.
Source: Cell 10 April 2014 DOI: 10.1016/j.cell.2014.02.021Vulnerability of glioblastoma cells to catastrophic vacuolization and death induced by a small molecule(Visuel@ Patrik Ernfors and colleagues)