La famille Moreau originaire de Nantes, à la recherche d’une maison de campagne, achète en 1986 à Montagne une maison qui est vendue de façon indissociable avec quatre hectares de vignes, dont elle confie l’exploitation à leur fils Gaétan en 1997.
Dans un deuxième temps, ils souhaitent investir sur l’appellation Saint Emilion, et acquièrent en 1993 une parcelle (1,4 hectare) appartenant à Monsieur Bersac, et exploitée sous le nom de château La Voûte, sur le plateau de Saint Emilion. Cette parcelle jouxte le château Valandraud (ancien château Bel-Air-Ouÿ). Par dérogation, ils peuvent vinifier leur vin de Saint Emilion dans le chai de Montagne.
En 2004 Gaétan achète une maison avec un petit chai attenant, à proximité de la parcelle d’1 ha 40 et acquiert une jeune vigne de 85 ares, située à proximité de Canon La Gaffelière.
Il élabore un second vin appelé la Clef de Voûte. Pour achever la réorganisation, et le recentrage sur l’appellation Saint Emilion, Gaétan échange la parcelle d’1ha 40, acquise en 1993, contre celle appartenant à Monsieur Lavaux qui entoure la maison et le chai acheté en 2004. Il modernise et aménage le chai, avec des cuves tronconiques thermorégulées en inox, et une deuxième salle (chai d’élevage).
En 2013 il revend la propriété de Montagne, et vinifie son premier millésime, dans ses bâtiments de Saint Emilion. Depuis 2013, Gaétan Moreau est conseillé par Jean-Michel Faure ( laboratoire Rolland).
L’objectif est d’élaborer des vins plus précis, et plus charnus, à la maturité souhaitée, qui soient l’expression la plus juste de ce terroir qualitatif. Ensuite, Gaétan Moreau envisage l’acquisition de petites parcelles, plantées en Cabernet franc, car le vignoble est constitué actuellement, uniquement en Merlot.
Le vignoble est travaillé en agriculture raisonnée, les pieds morts sont remplacés par de jeunes plants (complantation). Les travaux sont classiques à Saint Emilion : ébourgeonnage, effeuillage, vendanges vertes (éclaircissage), vendanges manuelles, avec table de tri.
Les cuvaisons durent trois semaines, les fermentations malolactiques sont réalisées en barriques, l’élevage utilise 50% de bois neuf
La dégustation du millésime 2012 sur barriques (Château La Voûte 100% Merlot)
le vin est en fin d'élevage, il sera embouteillé en juillet 2014
L’élevage est plus ou moins souligné mais jamais outrecuidant en fonction des tonneliers (Remond, Cadus, Vinea, Millet) et de la nature de la chauffe (au maximum : moyenne plus).
Les robes sont assez profondes, de couleur sanguine, les nez sont nets, fruités (cerises dominantes), avec des notes florales, les bouches sont allongés, fraîches, avec plus ou moins de rondeurs en milieu de bouche, les tannins un peu fermes sont enrobés par une chair fine. Les finales sont fraîches et fruitées, un peu plus tanniques, d’une honorable persistance.
Le terroir calcaire surmonté d’une petite couche d’argile brune doit permettre d’élaborer des vins plus consistants et plus aboutis, comme le réalise fort bien Jean-Luc Thunevin à Valandraud dont le vignoble est situé en face de l’autre côté de la route.
Saint Emilion Grand Cru : Château La Voûte : millésime 2000 : 100% Merlot
La robe est profonde, avec des reflets de teintes sanguine, l’olfaction ouverte et nette évoque la cerises, les épices douces, avec des notes d’élevage léger pas encore totalement fondu. La bouche est assez puissante, assez ronde et veloutée dans un centre rehaussée de fruits frais. La finale est persistante, plus tannique, un peu austère, avec des fruits expressifs et épicés. Elle est ponctuée par des notes astringentes et amères. Un vin qu’il faudra attendre impérativement. Note potentielle 14 à 15, si le temps adoucit et rend plus aimable la finale