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Arête dans la gorge et nuit mythique aux urgences.

Publié le 20 mars 2014 par Lacigaleoulafourmi

le-poisson, arete, urgencesBonjour bonjour. Quel titre improbable me direz-vous. Normal, on va parler des Urgences.

Tout a commencé un soir où je dégustais une délicieuse truite grillée. Lorsque, tout d’un coup, je sens une gêne pour déglutir.

J’en fais part à JoliCul (« C’est qui cui-là encore?! Je te vois déjà venir Jeanette. Fais un tour par ici et tu seras dans le coup du JoliCul. C’est bon Jeannette?  Je reprends…)

Donc, joliCul pense que c’est encore une de mes salades sauce Licorne. Tout le monde rit un peu, puis on a tous moins ri lorsque j’ai dû me pointer aux urgences.

Une arête avait élu domicile dans mon amygdale. Tête profondément enfoncée dans la chair, elle nous laissait entrevoir un petit bout de sa queue. Charmant.

J’appelle SOS médecins: à Paris, seuls les urgences de Lariboisière sont aptes à retirer des arêtes. Ok. Vamos.

23h: Arrivée aux urgences de Lariboisière. Avec comme compagnons un livre, mon homme au téléphone. Et mes lunettes: les urgences ne manquent jamais de scènes spectaculaires.

23h20: On m’appelle. Une première de rapidité dans l’histoire des urgences. La dame prend tension et fièvre. Et moi, je me vois déjà sous ma couette douillette dans une heure maximum. Puis l’infirmière me dit: « Rejoignez la salle d’attente, le médecin vous appellera dès qu’il reviendra du bloc ». Hein?! Quoi?! Quelle salle?! Est-il le seul médecin de garde pour toutes les urgences ORL de TOUT PARIS?!! Oui Madame. Allez vous installer…

00h00: Jolicul, resté à la maison avec ma fille, me tient compagnie au téléphone. De grandes questions philosophiques – telles que Pourquoi, Comment beaucoup de patients arrivent aux urgences en claquettes en plein mois de novembre- nous occupent jusqu’à…1h, 2h, 2H30, 3h du matin.

3h30: 4h dans une même salle avec des compagnons de galère, ça créé des liens. On se raconte nos petits malheurs. Comme ce touriste argentin dont l’amie a reçu un coup de couteau dans la cuisse. Ils sont aux urgences depuis 18H30…Ouais, bon, il me faut un café.

4h05: Pas de machine à café m’explique l’homme de la sécurité, « on évite ainsi les squats de toxicomanes ». Puis Momo me demande pour la 50ème fois, « T’aurais pas une clope Miss? ». Son haleine alcoolisée coucherait un cheval; l’homme attend qu’on le fasse dessoûler. Au même moment arrive un beau-gosse genre Ken/Barbie. Brrrraaa, il dégueule 50 litres de vin, ça déborde du sac; il se rendort. Vomi, dodo, vomi, dodo; comme ça pendant une demi-heure. Hum.

4h20 : L’homme de la sécurité m’apporte un café au lait. Il l’a pris à la machine du personnel -je lui explique que je suis mariée et maman. De retour dans la salle d’attente avec ma boisson chaude et fumante, un flot de compagnons de galère se jettent sur moi, où avais-je eu ce CAFÉ ?!! Imaginez-vous arriver avec un Coca bien frais et sa rondelle de citron en plein désert.

4h30 : Mon café énergisant a perdu la vedette à l’arrivée d’un homme dont tous nos mouchoirs réunis ne suffirent pas à éponger son nez dégoulinant de sang. Il saigne tellement qu’il perd connaissance. Son amie le secoue, « Truc, Réveille-toi… ». Truc se réveillait, lui rétorquant « Mais quoi ?! Je suis réveillé ! ». Puis replongeait dans le cosmos. Et il perdait du sang par caillots. Toute l’équipe de galère et moi-même avons commencé à vraiment paniquer. On cherche le personnel : personne.

4h50 : Une infirmière vient zoner ici, on sait pas pourquoi. On l’appelle, lui expliquant que le cas de l’homme semble urgeant, voire grave. Elle va prévenir le médecin, dit-elle.

5h30 : L’infirmière devait être un fantôme, ou le fruit de mon imagination sous nuit blanche. Plus de personnel médical ; que nous ; et cet homme qui est entrain d’agoniser à terre. J’ai la nausée.

5h35 : On m’appelle.(( (^^!!^^^))) Le docteur ne voit pas d’arête. J’ai du rêver. « Je vais vous prouver qu’il n’y a pas d’arête » lance le médecin. Il m’enfonce un fil-caméra dans le nez. Le câble explore maintenant ma gorge. Rien. Pas d’arête. Le médecin jubile, il a gagné. Et moi je suis une sado-maso qui adore passer des nuits blanches dans cette salle d’attente glauque, à moitié entrain d’étouffer. Je ne partirai pas d’ici tant que vous ne m’aurez pas retiré cette arête. Y a pas d’arête! Si! Non! Si!

Ok, donnez-moi un miroir et une lampe torche que je vous montre la bête. Je me retrouve dans les toilettes des urgences, la tête du médecin enfoncée dans ma gueule déployée. Et son assistante qui illumine le tout avec l’appli Lampe Torche de son Iphone. Floklo. Mythique. Et je vous jure que c’est vrai, rien de tout cela n’est romancé pour ambiancer mon article. C’était juste HALLUCINANT.

6h: « Ah oui, je la vois », dit enfin le bigleux, « vous aviez raison ». Il sort une pince pour épiler un bœuf pas rasé depuis 6 ans, et en Une seconde, il enlève l’arête qui mesurait la moitié de mon majeur. On a tous bien rigolé, jaune, rose, je ne sais plus trop, à cette heure-là, je ne me souvenais même plus comment je m’appelais. Je respirais, enfin.

8h15: « Maman, tu pourrais ramener des croissants chauds comme ça TOUS les matins avant d’aller à l’école? » -Non, plus jamais!

Je ne sais pas ce qu’est devenu Truc. Je sais par contre que le 14 février, une dame est arrivée aux urgences à 17h. On la découverte morte, dans la salle d’attente, seulement à 21h. Sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, il y a vraiment urgence aux Urgences.


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