Une nouvelle arme « surprise » pour ralentir la progression de la sclérose en plaques (SEP) ? C’est la conclusion de cet essai mené à l’Imperial College de Londres qui confirme l’efficacité des statines contre la progression de la sclérose en plaques avancée. Un résultat présenté dans le Lancet, qui mérite d’être confirmé, alors que peu de traitements parviennent aujourd’hui à freiner la forme secondaire de la maladie qui va conduire le patient à devenir de plus en plus handicapé.
Bien que l’une des maladies neurologiques les plus répandues et l’une des premières causes de handicap chez les jeunes adultes, avec environ 2,3 millions de personnes touchées dans le monde et deux fois plus de femmes diagnostiquées que d’hommes, la SEP reste une pathologie encore mal connue dont on ignore toujours la cause et pour laquelle il n’existe pas de traitement. La plupart des patients reçoivent d’abord un diagnostic de SEP récurrente-rémittente, qui provoque des crises périodiques, puis, dans les 15 ans suivant ce diagnostic, 65% des patients atteints reçoivent celui de SEP progressive secondaire. Une forme qui se caractérise par une aggravation de l’état neurologique du patient en dehors de la survenue des poussées.
Cet essai clinique de phase II mené sur 140 patients atteints de SEP progressive secondaire démontre que la simvastatine peut ralentir l’inflammation et l’atrophie du cerveau, à l’origine des déficiences des patients atteints. Le traitement par simvastatine a permis en effet, aux patients, d’obtenir de meilleurs scores aux tests de mouvement et un degré moindre de handicap que les patients avec placebo.
Une excellente nouvelle, explique le Dr Richard Nicholas, du Département de médecine de l’Imperial College et co-auteur de l’étude. Car les statines sont déjà largement utilisées pour réduire le cholestérol, et peu coûteuses. Si le processus pouvant expliquer ces effets bénéfiques reste à éclaircir, ces résultats sont l’aboutissement de 20 années de recherche montrant les bienfaits thérapeutiques possibles des statines pour traiter certaines maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques, en particulier à l’UCL.
Source: The Lancet 19 March 2014 doi:10.1016/S0140-6736(13)62242-4 Effect of high-dose simvastatin on brain atrophy and disability in secondary progressive multiple sclerosis (MS-STAT): a randomised, placebo-controlled, phase 2 trial (Visuel© Serg Nvns – Fotolia.com)
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