Genre : Biopic
Année : 1995
Durée : 1H49
L’histoire : Issu du quartier de Brownsville dans le Brooklyn, le jeune Mike Tyson enchaîne les délits. Il se retrouve interné dans un centre de rééducation. C’est là qu’il rencontre Bobby Stewart, un boxeur qui le présente à l’entraîneur Cus d’Amato. Ce dernier voit bien vite à travers le jeune Mike Tyson, le futur champion du monde des poids lourds. Il devient son père adoptif et le forme au noble art. Le jeune Mike Tyson va bien vite tracer sa route vers le titre de Champion.
La Critique de Vince12 :
Le monde de la boxe et ses champions, a souvent inspiré le cinéma. C’est notamment le cas à travers ce biopic intitulé Tyson réalisé en 1995 par Uli Edel. A ne pas confondre donc avec le Tyson de 2009, documentaire réalisé par James Toback.
Pour comprendre ce téléfilm, il faut aussi resituer le contexte. En 1995 Mike Tyson est déjà une icône. Personne n’a oublié son règne chez les lourds entre 1986 et 1990 jusqu’à sa défaite légendaire à Tokyo face à Buster Douglas. Après cette chute Tyson semblait partir sur un come back gagnant qui devait l’amener à combattre le nouveau champion de la catégorie Evander Holyfield. Ce combat qui devait devenir le plus cher de l’histoire, n’aura jamais lieu. Tyson sera accusé de viol à Indianapolis et sera condamné à trois ans de prison ferme. Son absence se fit cruellement sentir dans la catégorie, malgré des Evander Holyfield, Lennox Lewis et Riddick Bowe qui géraient cependant très mal leur carrière. Et c’est pourquoi Lorsque Tyson est libéré en 1995 et qu’il annonce son come back, c’est l’événement. Et c’est sur cet évènement que joue le téléfilm d’Uli Edel qui décide de revisiter la carrière du jeune prodige qui reste encore à ce jour le plus jeune champion du monde de l’histoire des poids lourds.
Attention SPOILERS !
Dans le quartier de Brownsville à Brooklyn, le jeune Michael Gerard Tyson, fait les 400 coups accumulant délit sur délit. Il est finalement transféré par la justice, dans un centre de rééducation. C’est là bas qu’il rencontre Bobby Stewart un éducateur et boxeur qui se propose de lui apprendre le noble art. Il le présente alors à Cus d’Amato qui a déjà formé les 2 champions du monde que sont Floyd Patterson et José Torres. D’Amato voit bien vite le potentiel du jeune Mike Tyson et le recueille chez lui à Castkills où il héberge d’autres boxeurs. Le jeune Tyson progresse bien vite et remporte notamment les JO juniors en amateur éliminant son adversaire en seulement 8 secondes. Cependant le côté voyou du Brooklyn du passé refait surface et le jeune homme prend la grosse tête. Lorsque sa mère décède, Cus devient son père adoptif.
Tyson commence alors une carrière professionnelle enchaînant les victoires par KO. Ce parcours glorieux est cependant entaché par la mort de Cus D’Amato. Malgré tout le jeune prodige continue, et il remporte en 1986 le titre de champion du monde des poids lourds en abattant en 2 rounds Trevor Berbick. Il se lance ensuite dans la réunification du titre. Mais le jeune homme continue de prendre la grosse tête. Il s’éprend notamment de l’actrice Robin Given. Cette dernière le manipulera et l’escroquera. Le déclin commence lorsque le promoteur de Tyson, Jim Jacobs décède et que le jeune boxeur tombe entre les griffes du promoteur Don King. Suite au divorce avec sa femme Tyson se néglige. Les conséquences sont désastreuses lors d’un combat avec Buster Douglas à Tokyo où Tyson s’incline pour la première fois de sa carrière par KO au dixième round. La chute finale, il la connaîtra lors de l’Election de Miss Black America. Il sera en effet accusé de viol par l’une des candidates Désirée Washington. Il sera condamné à trois ans de prison ferme.
Ce Biopic parvient donc à situer les évènements majeurs de la première partie de la carrière d’ « Iron » Mike. Il est notamment fait mention des évènements sujets à controverses. Par exemple sa brouille avec Teddy Atlas qui l’avait menacé avec une arme, affirmant que Tyson avait essayé d’abuser de sa sœur. On n’a jamais eu le fin mot de l’histoire et le documentaire ne le donnera donc pas. Idem pour son accusation de Viol. Si certains sont affirmatifs quant à la culpabilité de Tyson, d’autres restent persuadés qu’il s’agissait d’un coup monté. Il est aussi fait mention de la controverse lors du combat contre Douglas. En effet lorsque Tyson envoya ce dernier au tapis à la huitième reprise, Don King et certains, estimèrent que Douglas était resté au tapis plus de 10 secondes et que l’arbitre a mal compté. On a connaît la suite, Tyson sera mis KO par Douglas et reconnaîtra sa défaite.
Ce biopic se révèle au final assez juste sur la personnalité du boxeur, bien que le tout soit romancé. On découvre donc le « guerrier » du Ring pour qui la peur est une alliée, alors qu’elle est la pire ennemie de ses adversaires. On découvre aussi l’homme derrière la légende, à savoir un jeune homme pour qui tout va aller trop vite. « Champion du monde à 20 ans, c’est trop jeune » disait Tyson. Le film d’Edel montre bien un jeune homme au final émotif encadré par des pères tels que Cus D’Amato et Jim Jacobs. Lorsque ces derniers meurent, il se retrouve manipulé d’abord par Bill Clayton, ami de Jacobs, puis par Don King et sa propre femme. Edel montre d’ailleurs la lutte incessante et très médiatisée entre Clayton et King pour le contrôle du jeune prodige. D’un côté « un négrier » tel que le décrivait Tyson et de l’autre un escroc du nom de Don King.
Par là entendez bien que ce documentaire dresse un portrait peu élogieux (mais hélas vrai) du plus célèbre promoteur de boxe de tous les temps. King est en effet un escroc qui se dit plaider la cause afro américaine. Accusant les promoteurs blancs d’être tous des négriers, il fait venir à lui Tyson et le manipule comme un pantin. Il sera d’ailleurs à l’origine du déclin du boxeur. Pourtant Tyson repartira avec King en 1995. Quant à Robin Given elle en prend elle aussi pour son grade. Le film retrace notamment la fameuse émission télé dans laquelle Given accusa Mike de violences conjugales et le décrira comme un malade mental. Robin Given est ici montré comme l’un des personnages qui manipulera le boxeur et profitera de la gloire et de la fortune autour de lui avant de l’escroquer et de le quitter.
Petite anecdote le film mentionne également l’altercation dans la rue entre Tyson et Mitch Green.
Au niveau du casting, Edel choisit Michael Jai White, le champion d’arts martiaux pour interpréter Tyson. Contre toute attente White livre plutôt une prestation convaincante parvenant à rentrer suffisamment dans la peau de ce jeune boxeur et parvenant à faire ressortir la fragilité et la bestialité du personnage. Ensuite on retrouve George C Scott dans le rôle de Cus d’Amato. L’acteur livre une bonne prestation certes assez édulcorée et caricaturale, mais il parvient à faire ressortir à l’écran cette figure paternelle. Paul Winfield quant à lui incarne Don King. Une fois encore si le personnage est très intéressant la prestation de Winfield laisse à désirer et se veut trop caricaturale.
Tyson reste donc un téléfilm tout ce qu’il y’a de correct. Il retrace plutôt bien la vie du boxeur jusqu’à 1992. Pour ce qui est des scènes de combat, parfois on tombe un peu dans le Rocky, cela dit certaines scènes sont remarquablement retranscrites à l’écran, reprenant parfois à l’exactitude les mouvements des vrais combats.
Un bon film à découvrir pour les curieux
Note : 14/20
PS: Pour les intéréssés le film est dispo via cette vidéo en entier. Par contre VF vraiment pas terrible.