Suicide: Le mensonge de la DPJ

Publié le 20 mars 2014 par Veritejustice @verite_justice

 LE SUICIDE EN CENTRE JEUNESSE: LE MENSONGE DE LA DPJ!

Quand cesseront les drames commis entre les murs des Centres jeunesses ?

Lors d’un article précédent, nous parlions des cas d’abus sexuels commis par des intervenants des Centres jeunesses et nous sommes en droit de nous demander quand cela cessera t’il ?

Parlons maintenant des suicides commis par des enfants placés en Centre jeunesse alors que le dernier date de ce mois-ci.

En effet,Guillaume Crépeau-Bonnier est la toute dernière victime à s’enlever la vie entre les murs de ceux qui sont sensé protéger les enfants.

Le 18 juillet dernier, un juge de la Cour du Québec avait pourtant ordonné que Guillaume Crépeau-Bonnier reçoive des «services psychologiques», ce qui n’a pas été fait regrette aujourd’hui sa mère.

Karine Bonnier s’interroge également sur le travail de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

La mère du jeune Guillaume Crépeau-Bonnier avoue avoir de la difficulté à obtenir des réponses à ses questions sur les circonstances entourant la mort de son fils, survenue le 9 mars dernier au centre jeunesse Huberdeau, dans les Laurentides.

La réaction de la DPJ

«NOUS OFFRONS NOS CONDOLÉANCES…»

C’est essentiellement la seule information qu’ont accepté de dévoiler les responsables de la DPJ des Laurentides sur la mort tragique de l’adolescent de 15 ans.

Le mensonge de la DPJ

Source: Journal de Montréal

Au cours des prochaines semaines, les intervenants concernés recevront un suivi psychologique, nous a-t-on assurés

«Nous sommes excessivement malheureux et tristes d’avoir perdu un jeune. Il y a enquête. Si des correctifs doivent être apportés, soyez assurés qu’ils le seront», s’est contenté de répondre Monsieur Martin.

Depuis 2002, un protocole d’intervention et de prévention des suicides a été mis en place dans tous les centres jeunesse du Québec, à la suite de recommandations d’un coroner.

Le fameux rapport en version PDF: Cliquer ici

Regardons quelques extrait du rapport concernant le suicide en Centre jeunesse.

En 1992, la Commission des Centres de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation déposait son rapport sur le Phénomène du suicide chez les adolescents en centre de réadaptation (Samson, 1992). Ce rapport fait état de 8 suicides et 289 tentatives de suicide entre 1986 et 1989 dans les 39 Centres de réadaptation qui participaient à l’étude. De plus, 19 jeunes s’étaient enlevé la vie après leur placement. La même année, une étude conduite au Centre d’accueil St-Joseph de Joliette (Desrosiers et al., 1992), dénombre 27 sujets suicidaires sur les 79 adolescents évalués, soit 34% des sujets. Puis, en 1994, une enquête menée par des chercheurs (Cloutier, Champoux, Jacques et Lancop, 1994) auprès d’adolescents en centres de réadaptation révèle que 49,6% des 128 adolescents disent avoir fait une tentative de suicide.

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En 1995, l’Association des Centres jeunesse du Québec déposait un rapport intitulé Le phénomène du suicide chez les jeunes : la prévention et l’intervention dans les Centres jeunesse. Ce rapport contient vingt-sept (27) recommandations à l’intention des Centres jeunesse du Québec. Suite à cet écrit, les Directions des Centres jeunesse ont décidé de se mobiliser face au problème du suicide chez les jeunes. Treize (13) Centres jeunesse se sont impliqués dans le projet de recherche de Jocelyne Pronovost visant le dépistage des adolescents suicidaires. Dix (10) ont participé à la collecte des données.

Les Centres jeunesse de Lanaudière n’étaient pas de ceux-là. Les résultats de cette recherche (Pronovost, 1998) ne font que confirmer l’ampleur de cette problématique chez les adolescents en centres de réadaptation. Sur les 435 adolescents évalués, 67,8%, soit 2 sur 3, présentent un risque suicidaire modéré à élevé (77,9% des filles et 62,7% des garçons). Près du quart (24,8%) de ces 435 adolescents présentent un risque suicidaire élevé (34,4% des filles et 20% des garçons). 52% font mention de tentative(s) de suicide, certains situant leurs premiers épisodes suicidaires alors qu’ils étaient âgés de 5 ou 6 ans. De plus, 172 jeunes présentant un risque suicidaire (62%) identifient des événements rattachés à leur vécu de placement en centre

jeunesse comme éléments déclencheurs de leurs idéations ou comportements suicidaires. Ils réfèrent principalement à la non acceptation du placement. Ces événements semblent créer chez eux une grande détresse psychologique.

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«Malgré la prévalence du problème, les verbalisations suicidaires ne sont pas toujours prises au sérieux 

Souvent encore, les intervenants identifient les verbalisations suicidaires et les comportements dangereux ou autodestructeurs chez les adolescents comme des conduites manipulatrices. L’analyse des histoires de vie des adolescents évalués à risque suicidaire nous démontre que ces conduites dénotent chez eux un apprivoisement progressif de la mort en bravant le danger; elles doivent donc être évaluées avec prudence.»

«La méconnaissance, chez les intervenants, des informations reliées aux facteurs directs de suicide chez les jeunes dont ils assument le suivi 

Une grande proportion d’intervenants (20% et plus) sont incapables de se prononcer sur la présence ou l’absence de caractéristiques hautement associées au risque suicidaire.

Elles se rapportent aux manifestations suicidaires et à l’histoire suicidaire chez le jeune et dans sa famille.»

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Sur les 14 décès rapportés, 10 jeunes vivaient dans leur milieu naturel, 2 filles étaient en famille d’accueil et les 2 autres filles résidaient dans des ressources de réadaptation. Fait surprenant, allant à rencontre des données habituelles, 64 % des jeunes décédés sont des filles (9) et 31 % des garçons (5). Aussi, les moyens utilisés par les filles étaient drastiques. Donc, « en comparaison à ce qui est observé dans la population générale québécoise des jeunes de leur âge, les garçons des Centres jeunesse sont plus nombreux à faire des tentatives de suicide et les filles sont plus nombreuses à se tuer. »

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Pronovost et Leclerc recommandent que l’évaluation du’risque et de l’urgence suicidaire et que la cueillette de données sur les antécédents suicidaires se fassent de façon systématique auprès des jeunes constituant la clientèle des Centres jeunesse. Néanmoins, pour ce faire il faut habiliter les intervenants à investiguer la présence possible d’une problématique suicidaire. De plus, les auteurs recommandent l’adoption d’une procédure consistant à compléter un rapport d’événement lorsqu’un adolescent(e) fait une tentative de suicide ou décède par suicide. Finalement, ils recommandent que deux autres catégories de comportements fassent l’objet d’un rapport d’événement suicidaire : les verbalisations suicidaires ainsi que les comportements dangereux et autodestructeurs. Notons que cette procédure écrite au dossier servirait, entre autres, à fournir une information claire permettant à l’intervenant de jauger le risque suicidaire et de mettre en place les moyens d’intervention nécessaires.

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Le comité a mené sa propre recherche pour constater que pour les années 1995 et 1996, «177 jeunes de 18 ans et moins se sont suicidés au Québec, 135 garçons et 42 filles. L’âge moyen des garçons était de 16,6 ans au moment du suicide et celui des filles était de 16,1 ans. Au moins 27% des jeunes décédés en 1995 et 39% des jeunes décédés en 1996 avaient déjà reçu des services des Centres jeunesse (57 sur 177) : 40% de ces jeunes recevaient encore des services au moment du décès (23 sur 57); 39% en avaient reçu au cours de l’année précédant le décès (22 sur 57)» (p. 11). De plus, on signale que ces chiffres représentent un estimé conservateur du taux réel de suicide.

«Ainsi, 15% (45 sur 177) des jeunes de moins de 18 ans qui se sont suicidés au Québec au cours des années 1995 et 1996 étaient encore suivis par les Centres jeunesse au moment de leur suicide ou l’avaient été dans les mois précédents» (p. 12).

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Les Centres jeunesse de Lanaudière 

Les Centres jeunesse de Lanaudière n’ont pas participé aux deux recherches menées par madame Jocelyne Pronovost, la première consistant à dépister les adolescents suicidaires à l’aide des outils fournis, la seconde visant à répertorier les tentatives de suicide et les suicides complétés. Néanmoins, depuis environ deux ans, madame Ginette Bédard-Kelly, psychologue, a été officiellement mandatée par la direction pour s’occuper du dossier suicide, depuis peu à raison de deux journées par semaine. Celle-ci a, depuis lors, développé une expertise clinique dans le domaine et l’a mise à contribution dans l’établissement, dans la mesure des moyens mis à sa disposition. Par ailleurs, elle a représenté les CJL aux deux groupes de travail successifs mis en place par la Régie régionale de Lanaudière, le premier ayant élaboré les orientations régionales face à la problématique du suicide, le second étant en train d’aider à la mise en place d’un centre de prévention du suicide lanaudois. Madame Kelly participe

également au Comité provincial sur la formation sur le suicide de l’ACJQ, effectif depuis janvier 2000.

[...]

Dans le présent contexte, les Centres jeunesse de Lanaudière doivent se positionner et voir comment ils choisiront d’articuler l’organisation des services en lien avec la problématique suicidaire……………

 Malgré tout les suicides continuent

2011, Radio Canada citait: Un adolescent s’est suicidé la semaine dernière dans un centre de réadaptation de la Direction de la protection de la jeunesse en Montérégie.

Il s’agit du troisième cas de suicide en un an et demi parmi les jeunes placés sous la responsabilité du Centre Jeunesse de la Montérégie.

Ce dernier suicide, celui d’un adolescent de 15 ans, s’est produit au Centre de réadaptation de Chambly, sur la Rive-Sud de Montréal.

Un autre jeune avait posé le même geste avant lui, dans le même centre de réadaptation, en octobre dernier. Et une adolescente de 16 ans s’est suicidée dans une famille d’accueil de la région en décembre 2009.

Ces trois jeunes étaient tous placés sous la responsabilité du Centre Jeunesse de la Montérégie.

DERNIÈRE HEURE

Nous devons rectifier au lieu de recommencer notre article alors que Guillaume Crépeau-Bonnier n’est pas la dernière victime même si aucune mort s’en est suivie dans le cas d’une adolescente supervisée par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a sauté du quatrième étage d’un centre jeunesse de Laval, où elle était hébergée, a appris TVA Nouvelles.

La famille de la jeune fille de 13 ans estime que le Centre Notre-Dame de Laval aurait fait preuve de négligence et croit qu’elle aurait tenté de s’enlever la vie. Elle s’en tire avec de graves blessures, dont des fractures à des vertèbres et à une cheville.

Selon les informations obtenues par TVA Nouvelles, son dossier médical ne faisait pas état de risques suicidaires. La mère de l’adolescente aurait cependant mis en garde les éducatrices.

Contrairement aux proches, la DPJ croit plutôt qu’il s’agit d’une tentative de fugue et prend des mesures pour éviter qu’un tel évènement ne se reproduise.

EN CONCLUSION

Si la Loi sur la protection de la jeunesse et le devoir de la DPJ sont de protéger nos enfants mais que ces derniers sont abusés sexuellement ou poussés à la limite par des comportements digne d’interrogations que ce passera t’il d’ici les prochaines années avec les enfants de la DPJ ?