Si l’on sait qu’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif avait prévenu Patrick Drahi, patron de Numericable, qu'il aurait des comptes à rendre sur sa situation fiscale, on apprend aujourd’hui, via Le Monde que Bercy a finalement ouvert une enquête sur le fondateur du câblo-opérateur.
Selon BFM Business, il s’agit notamment d’une enquête au sujet de sa résidence fiscale exacte.
« L'adresse déclarée par Patrick Drahi lors de la constitution de sa holding Altice il y a deux mois n'est pas à Genève, mais à Zermatt (...). En 2008, il avait fourni une autre adresse, à Rolle, dans le canton de Vaud (...). Et en 2001, encore une troisième adresse, à Cologny, tout près de Genève », écrit le site d'information, qui cite « une source gouvernementale ».
Bref, de quoi dérouter n’importe quel ministre, cherchant de la clarté dans les affaires opposant Numericable à Bouygues, tous deux repreneurs potentiels de SFR à Vivendi.
Mais le ministre du redressement productif n’est pas le seul à s’inquiéter de cela, puisque la ministre déléguée à l'économie numérique, Fleur Pellerin, a également estimé qu'il serait « logique » que Patrick Drahi rapatrie sa résidence fiscale de la Suisse vers la France s'il reprend l'opérateur mobile de Vivendi.
Le Monde nous rappelle en effet que Patrick Drahi vit depuis plus de dix ans en Suisse. Ce dernier a répondu lundi qu'il n'avait pas l'intention « de faire rentrer sa famille en France ». Précisant : « Je vais déjà investir 3 milliards d'euros en France, c'est un rapatriement massif ».
En plus de l'annonce d'une enquête du ministère des finances sur Numericable, sachez que cette dernière est aussi sous le coup d'un redressement fiscal de plus de 36 millions d'euros. Une somme représentant « la TVA impayée par le câblo-opérateur entre 2006 et 2010 ainsi que des charges de prestations de services contestées », selon L'Express, à l'origine de l'information.