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[Chronique] YG – My Krazy Life

Publié le 20 mars 2014 par Wtfru @romain_wtfru

YG
(CTE World/Def Jam)

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WEST COAST NIGGA. Après une grosse période de vache maigre, le rap californien reprend des couleurs et sa place au soleil depuis le début des 2010′s. On parle ici bien évidemment de Tyler, the Creator ou de l’équipe Black Hippy menés par Kendrick Lamar et ScHoolboy Q, tous mélangeant succès critique et commercial. Dans le sillage des leaders de cette nouvelle génération, on retrouve tout un gruppetto aux dents longues et à l’ambition affichée. YG en fait parti.
Après avoir fait ses classes sur mixtape et en featuring avec les Big Sean, Jeezy, Jay Rock ou autres Travis Porter, Keenon Jackson a estimé qu’il était temps pour lui de se lancer dans le grand bain. Avec l’appui de Def Jam s’il vous plait.

Contrairement aux autres rappeurs de LA précédemment cités, YG (pour Young Gangsta) représente vraiment la sonorité West Coast en reprenant ses principales caractéristiques, c’est à dire grosses nappes de synthés, ambiance laid-back, des thèmes entre la guerre des gangs et les nanas, le tout porté par cette volonté de toujours créer le tube qui fera danser les foules. Et c’est sur ce dernier point précis que le membre de Pu$haz Ink est parvenu à particulièrement retenir l’attention. Grâce aux énormes bangers que sont Who Do You Love, Left Right mais surtout My Nigga, YG s’est assuré une exposition médiatique de tout premier plan. Rien de bien original ou de réellement transcendant dans ces titres, si ce n’est l’hypnotique envie de bouger la nuque ou de remuer notre bassin. Terriblement efficace et dans l’air du temps, suffisant pour passer en boucle partout.

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YG – My Nigga (feat. Jeezy & Rich Homie Quan)

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L’épreuve du hit qui place un nom réussi haut la main, ne manque plus qu’à créer un album avec un univers cohérent et passionnant. Tout de suite plus compliqué. YG essaie bien de nous dépeindre son quotidien de petit jeune affilié au monde des gangs – et notamment à celui des célèbres Bloods – qui tente de faire son trou entre histoire de vol et de tradition (ne pas prononcer la lettre « c » sur Bicken Back Being Bool), tout ce qu’on entend, ce sont des histoires qui existaient déjà il y a vingt ans à l’époque des NWA, Snoop ou même Tupac (à qui il rend souvent hommage).
Le tout avec un poil moins de talent d’interprétation. Dommageable. Là où un Kendrick avait su tirer son épingle du jeu dans le même délire « je raconte ma vie de dingo dans les quartiers chauds de la ville » en alliant sa qualité de plume à un univers musical très personnel, YG fait le pari de jouer sur une corde musicale identique à ses ainés. Difficile dans ce cas de ne pas y voir qu’une copie, un peu remise à l’ordre du jour par quelques artifices.

Et ces artifices sont l’œuvre, dans la majorité des cas, de DJ Mustard, son compagnon de longue date. Dijon (oui, Moutarde vient sûrement de là, c’est pas une vanne) a trouvé un filon assez intéressant pour créer des tubes et commencent à être sollicité un peu partout – sur le dernier Rick Ross par exemple ou pour le dernier single de J-Lo. Le mec a su créer sa patte, assez reconnaissable désormais et permet de créer une ambiance assez homogène au projet malgré quelques redondances. Cet esprit un peu con-con qui donne envie de danser/boire, c’est un vrai bon point et l’un des points forts de l’album.
Paradoxalement, c’est lorsque YG confie les clés du camion à d’autres producteurs que My Krazie Life trouve une autre profondeur. On pense au toujours très bon Terrace Martin, en co-prod sur Me & My Bitch mais surtout architecte du très beau morceau final, Sorry Momma, qui sort de l’ambiance West Coast pour apporter un supplément d’âme. Pareil pour 1 AM, plus street, moins chill et l’un des meilleurs morceaux de l’album.

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YG – Sorry Momma (feat. Ty Dolla Sign)

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YG – 1 AM

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En fait, les vrais bons moments californiens se font en compagnie des Black Hippy, autre joli paradoxe. Pas forcément les plus grands représentants de l’ambiance synthétiseurs fiévreux, ScHoolboy Q, Jay Rock et Kendrick rentrent ici parfaitement dans le moule pour accompagner leur collègue géographique, malgré les différences « philosophiques » (Q est un Crips par exemple) sur I Just Wanna Party (oui on est en guerre mais des fois on peut bien s’amuser avec des copains de l’autre clan) et le très fumeux Really BeKL sort encore sa voix nasillarde de celui qui tire un peu trop sur les joins.

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YG – Really Be (feat. Kendrick Lamar)

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Un peu trop cliché, pas assez authentique mais quand même attachant, ce premier essai de YG est un bon disque à passer en fond sonore lors d’une soirée où alcool/drogues ne sont pas vos ennemis. C’est un peu idiot, pas toujours sophistiqué mais ça s’écoute sans pression. « Jeune Gangsta » a tout intérêt à ne pas vouloir devenir un lyriciste hors-pair, il n’a sans doute pas les épaules pour. Mais en faiseur de tubes à la sauce angelinos, il peut se poser là par contre.

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3

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Tracklist:
1. Momma Speech Intro
2. BPT
3. I Just Wanna Party (feat. ScHoolboy Q & Jay Rock)
4. Left, Right (feat. DJ Mustard)
5. Bicken Back Being Bool
6. Meet the Flockers (feat. Tee Cee)
7. My Nigga (feat. Jeezy & Richie Homie Quan)
8. Do It To Ya (feat. TeeFLii)
9. Me & My Bitch (Tory Lanez)
10. Who Do You Love ? (feat. Drake)
11. Really Be (Smokin' & Drinkin') (feat. Kendrick Lamar)
12. 1AM
13. Thank God (Interlude) (feat. Big T.C & R.J)
14. Sorry Momma (feat. Ty Dolla Sign)

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