Après quatre « grands » articles, voici un articule / extrait de carnet de voyage.
C’est un tout petit village : 88 habitants en 2011.
Il est situé au nord de Paris, en Picardie, à une bonne centaine de kilomètres de la capitale, et Dieu sait s’il est difficile pour un touriste de monter vers les contrées septentrionales, là où, paraît-il, le soleil est rare, le ciel bas, gris, humide et lourd. Qui plus est, le village n’a pas un très beau nom : Gerberoy.
Et pourtant, c’est magnifique, vraiment ! Au haut d’une colline se dresse le village, blotti au pied de sa collégiale Saint-Pierre – qui a donc accueilli autrefois un chapitre canonial, preuve de l’ancienneté et du prestige du lieu. De dimension assez modeste, d’architecture mi-romane, mi-gothique, elle est assez simple dans ses lignes, en pierre et appareillage de briques ; notez la voute de la nef en carène renversée et la façade en moellons. On accède à l’édifice par un petit escalier tout aussi charmant que glissant.
Les quelques rues du village sont bordées de maisons en briques et / ou à pans de bois. Nous sommes bien à la limite de l’influence de l’architecture du nord de la France et de la Normandie. Les couleurs mouillées rappellent d’ailleurs ces deux régions. Promenez-vous dans les ruelles pavées, admirez les quelques belles maisons de maître, la mairie-halle et le puits couvert.
Tout est calme, sauf l’été où les cars déversent les touristes. Préférez le printemps (pour les fleurs) ou l’automne (pour les couleurs). Cela n’a pas toujours été le cas. L’histoire de Gerberoy a été mouvementée. Sa position stratégique fait que le village a été âprement disputé et les historiens ont même compté 5 sièges pendant la guerre de Cent ans, avec notamment la victoire éclatante des armées françaises en 1435 (pour une fois, apprenons à connaître aussi les victoires françaises de la guerre de Cent ans et pas seulement Crécy et Azincourt !). Les compagnons de Jeanne d’Arc, La Hire et Xaintrailles y sont passés, de même qu’Henri IV, Richelieu ou Louis XIII.
Et puis, c’est le village de naissance d’Eustache du Caurroy, compositeur de la Renaissance, célèbre pour son Requiem des Rois de France (qui n’a pas encore fait l’objet d’un article sur ce site, mais ça ne saurait tarder, j’en connais qui risquent d’être contents). Bon, il faut l’avouer, il n’y a pas grand’chose dans le bourg rappelant l’illustre homme.
Surtout, admirez les nombreuses fleurs parsemant le village qui, depuis que le peintre Henri Le Sidaner en est tombé amoureux au début du XXème siècle, est couvert de roses – l’une d’elle porte d’ailleurs son nom. Il en tombe de partout. Et une fête lui est dédiée chaque année.
Allez-y, c’est mignon tout plein !
Je ne résiste pas…