Sport relief

De vendredi à dimanche, l’Angleterre respirera la joie, la générosité et la sueur, c’est sport relief. Je précise tout de suite, pour ceux (Polina?….private joke) qui se feraient des idées, qu’il s’agit d’une grande opération pour récolter des dons, en faisant du sport. L’événement est sponsorisé par une chaîne de supermarché, mais il mobilise beaucoup de personnalités du sport et diverses célébrités. Et c’est télévisé, la BBC s’en mêlant. On peut choisir de participer en courant, en nageant, en pédalant, ou plus simplement en allant acheter un T-shirt et tous les accessoires chez Sainsbury, le sponsor.

C’est le printemps, il fait beau, vous vous sentez l’âme généreuse, et vous voulez participer. Et la moitié du pays va s’essouffler en divers exploits sportifs sous l’œil émerveillé de l’autre moitié, pourquoi ne pas jouer aussi? Bien sur, quand on est aussi sportif qu’une frite trop cuite, on risque de se couvrir de ridicule, mais c’est pour la bonne cause. Si comme moi, vous êtes incapables de pédaler droit, sauf dans les tournants, et que vous nagez la brasse coulée avec la grâce d’une enclume, il n’y a pas le choix: il ne reste plus que la course sur un mile (1,6 km), 3 ou 6 pour les plus courageux.

Première chose à faire, trouver une course près de chez soi et s’inscrire pour recevoir son pack: un T-shirt ravissant, avec en gros le logo, et un livret pour vous expliquer comment récolter des dons. Vous allez pouvoir assommer solliciter gentiment vos amis, vos collègues, vos voisins, le premier passant que vous croiserez dans la rue pour vous sponsoriser. Chaque signataire s’engage à vous donner de l’argent pour que vous courriez, argent ensuite remis à Sport Relief. Et comme les anglais sont extrêmement généreux et adorent participer à ce genre de manifestation, il y a de grandes chances que vous vous retrouviez vous même sponsors de ceux qui vous auront fait un don. Ça tourne un peu en rond, comme le parcours chez nous, qui fait le tour du château normand. Ça a l’air simple, sur le papier. Mais ça suffit pour me faire peur! Non seulement je me perds facilement, (en même temps, il suffirait de suivre les autres malheureux afflubés de leur gros rond rouge…mais si ils vont trop vite et me sèment dans les bosquets du parc du château?) mais je risquerais aussi de devoir revenir au point de départ pour diverses raisons. Après tout, je me suis déjà tordue la cheville dans mon sommeil (le docteur en pleurait de rire…), alors là, je m’attends à tout…bref, je vais finalement participer moralement et doubler le montant de mes dons, par mauvaise conscience de ne pas rejoindre l’agitation collective. Et il faut bien un public pour encourager ces valeureux coureurs, non?

On peut donc choisir d’aller applaudir les exploits sportifs des autres, de regarder BBC avec une grande soirée animée par Gary Linecker (ancien footballeur) ou d’acheter la ravissante peluche. Il paraît que c’est un chiot. Je trouve que ça fait mouton, mais je vais en commander une douzaine, toujours honteuse de ne pas escalader l’Everest, traverser l’océan en pirogue ou faire l’aller retour Londres Manchester à cloche pied. Je vais plutôt exercer mon porte feuille, faire les sandwiches et distribuer les bouteilles d’eau à l’arrivée. C’est pour la bonne cause!