Louis-Philippe Dalembert évoque le séisme de L'Aquila qui a eu lieu en avril 2009, sur lequel il superpose une belle histoire d'amour, celle d'un couple mixte qui s'aime en dépit des traditions familiales et des jugements que l'on pose sur eux. En effet, Azaka aime passionnément Mariagrazia, une femme indépendante, qui a toujours voulu s'émanciper du carcan familial, mais aussi une femme têtue et qui démarre au quart de tour. Leur histoire est touchante, bien que parfois convenue. Mais la mixité est peut-être aussi un prétexte à l'évocation d'un pays en crise, où les tensions raciales et les extrémismes se développent et où les problèmes sociaux sont souvent rejetés sur le dos des immigrés. Surtout dans un petit village, où les traditions et la religion occupent une place importante. Mais Azaka s'adapte à cette mentalité, jusqu'à être accepté au sein de la communauté.
Dès le début, et je dirai même dès le titre, on comprend que la fin est tragique. L'histoire est racontée avec des allers-retours entre le moment présent peu de temps après le séisme, et le passé, celui d'Azaka enfant, celui de l'histoire d'Azaka et Mariagrazia et enfin celui du séisme lui-même. L'auteur réussit à maintenir l'intérêt du lecteur pour une histoire dont on connait la fin, même si on espère se tromper. Les descriptions des deux séismes parviennent à faire ressentir la tension des personnages, et la fin, terrible, est un coup de poing dans le ventre du lecteur.
Une très belle découverte lue dans le cadre du Prix Océans.