Parmi tous les dernières nouveautés de longs métrages en DVD que j'ai eu la chance de voir avant leurs commercialisations respectives, il y a eu quelques films assez lamentables sur lesquelles je préfère ne pas revenir ( pour ne pas les citer, " Le coeur des hommes 3 "ou "Eyjafjallajökull" avec Dany Boon- et dire que j'avais fait gagner des places pour ces deux nanars) et d'autres films, malheureusement, pas français qui m'ont bien plus convaincu, et d'autres encore plus que d'autres.. Voici donc 3- relativement- courtes chroniques de films qui sont sortis entre mi février...et aujourd'hui!!
1. Captain Phillips : Tom Hanks capitaine intrépide ( sortie Sony Pictures- 20 mars 2014)!!
Dans ma chronique accompagnant la sortie DVD de l'excellent film danois Hijacking, je faisais le parrallèle avec "Captain Philips" de, Paul Greengrass, le réalisateur de la série Jason Bourne, car il reprenait exactement sur le papier la même trame que Hijacking, (un bateau encerclé par des pirates somaliens), mais en assaisonnant le tout à la sauce US. Je n'avais pas pu visionner à l'époque au jour d'aujourd'hui ce Captain Philips, mais c'est désormais chose faite à l'occasion de sa sortie DVD, qui a lieu ce jeudi 20 mars.
Et si Paul Greengrass filme, pareil à son habitude ( surtout comme il l'avait fait dans "Bloody Sunday ou Vol 93, les deux seuls films que j'ai vu de lui, vous connaissez mon aversion pour les agents secrets), cette attaque de pirates somaliens contre un navire américain de façon assez proche du documentaire, en donnant l'impression que le spectateur est totalement immergé dans le bateau, et cette approche pourrait donc nous faire penser à celle du film danois, les ressemblances s'arretent là.
En effet, Hijacking se concentrait autant que sur les intérêts et les motivations des pirates et ceux des membres de l'équipage et de la compagnie qui les emploie que sur le détournement proprement dit.
Or ce volet négociation et son alternance avec la vie des otages était vraiment une très belle idée de scénario formidablement exploitée par le cinéaste danois. Tandis que dans Captain Philips, on reste exclusivement sur le navire, et ne lachera pas le captain Philipps, son équipage, et les pirates somaliens, chacun tentant de jouer son jeu pour rester en vie ou avoir l'argent qu'ils étaient venus chercher .
Et si cette partie là est plutot habilement écrite, on n'évitera pas toujours, hélas, un léger manichéïsme dans la présentation des situations et des personnages, avec des africains montrés comme des gens avides de fric sans scrupules ( alors qu'Hijacking était plus subtil et moins tranché dans cette description des pirates) et un équipage américain un peu trop montré comme les sauveurs du monde, comme le cinéma holywoodien adore nous le montrer, sans se préoccuper de plus de nuances que cela.
Mais même si on est à la lisière du documentaire avec la partie prise d'otages, Paul Greengrass est aussi réputé pour être un orfèvre du cinéma d'action, comme il l'a montré notamment évidemment dans les films avec Jason Bourne, et dans ce "Captain Philipps", force est de constater que la mise en scène est implacable, et notamment dans les scènes les plus trépidantes, comme les deux assauts successifs, des pirates ou bien encore les scènes qui se déroulent dans le canot de survie, des scènes qui prennent vraiment à la gorge le spectacteur.
On sent que Greengrass est très doué pour doser comme il faut la tension dans ces films, et du coup, sur le plan du simple divertissement et du thriller d'action , "Capitaine Phillips" reste une indéniable réussite qui plaira forcément aux amateurs du genre-et le film avait d'ailleurs été pas mal cité lors de mon top ten 2013 des internautes de bazart .
Outre un commentaire audio, on trouve un making of passionnant de près d’une heure qui donne entre autres la parole au vrai Capitaine Phillips!
Disponible en DVD (19.99 euros) et bluray (24.99 euros) chez Sony Pictures Entertainment dès le 20 mars
2. Northwest : le dernier choc du cinéma danois- (sortie 04/03/2014 BAC Vidéo)!!
Tiens encore un film dans lequel je suis obligé de faire référence à "Hijacking", non pas par son sujet, bien différent, mais par l'origine du cinéaste, d'autant plus que les deux réalisateurs se connaissent parfaitement et ont même tourné ensemble.
Issu de la nouvelle génération de réalisateurs danois, Michael Noer, le cinéaste de Northwest, et Tobias Lindholm celui d'Hijacking ont signé leur premier long métrage R en 2010, sortis dans les salles françaises il n'y a pas si longtemps.
Avec Northwest, son premier essai en solo Michael Noer opte comme son complice pour une caméra coup de poing qui laisse le spectateur KO debout avec un sens de la mise en scène et du récit assez incroyable.
Ce film là, j'avais également eu l'occasion de vous offrir des places sans le voir avant, mais contrairement aux deux autres cités en exergue de mon billet, je n'ai aucun regret de l'avoir fait tant le film est un excellent film. En nous plongeant tête la première dans le quotidien de l’un des quartiers les plus difficiles de Copenhague, Noer ne lache pas d'une semaine son héros, un jeune délinquant de Copenhague qui va connaitre très rapidement la réussite dans sa carrière crapuleuse, avant de connaitre une descente aux enfers tout aussi rapide et violente.
Sans moraliser ni prendre partie, le cinéaste montre avec un réalisme et une force indéniable les choix de ce jeune homme qui n'en a pas d'autres, à part celui de survivre dans un milieu qui va s'avérer être bien trop dangereux pour lui. On pense à Ken Loach et aux frères Dardenne pour le réalisme social et la caméra à l'épaule, mais également bien sur à la trilogie Pusher du cinéaste N. W. Refn ( celui de Drive) pour la vision coup de poing de la société danoise, et également à certains films de Scorcese pour la destinée up and down d'un criminel, et ce mélange est très habilement dosé et on suit avec énormément d'interet et d'inquiétude la destinée, à l'issue que l'on devine forcément tragique de ce Caspar, incarné par un jeune acteur amateur, charismatique en diable.
Et, contrairement à certains films sur le sujet,la violence est parfois montré hors champs, pas toujours frontalement, accentuant encore davantage le sentiment de malaise que l'on ressent devant ce Norttwest.
Bref, ce film, qui a été récompensé du prix du jury et prix de la critique lors du du film policier de Beaune ( j'espère voir d'autres films du même acabit lors de l'édition 2014 vu que j'ai prévu de m'y rendre) est un choc cinématographique incontestable, à ne pas louper, et qui prouve qu'entre Refn, Vinterberg et Lars Von trier, le cinéma danois est décidement très interessant.
NORTHWEST Bande Annonce VOST (2013)
Des courts bonus, mais interessants, notamment des scènes coupées commentés par le cinéaste qui nous dévoile en même temps ses intentions de mise en scène...
3. Alabama monroe : le mélo belge folk et déchirant ( M6 SND- sortie le 19/02/2014)
Si le palmarès des césars m'a plutot faché avec cette punition accordée à Kechiche alors que son film était 100 coudées au dessus des autres une seule récompense m'a vraiment mis en joie, celui du meilleur film étranger pour le film étranger à Alabama Monroe, primé à la nez et à la barbe de concurents pourtants prestigieux de Tarantino à Woody Allen en passant par Gravity ( quand je vous dis que l'année 2013 était exceptionnelle aussi).En effet, j'avais déjà dit tout le bien que je pensais de ce film, classé juste après "la Vie D'adèle" justement dans mon top 10 de l'année , et j'ai profité de sa ressortie en DVD pour le revoir une nouvelle fois et être toujours aussi chaviré par la force émotionnelle de ce mélo musical et amoureux.
Car Alabama Monroe est incontestablement un grand et magnifique mélodrame, et qui s'assume totalement comme tel, dans le sens littéral du terme. Evidemment, la musique y joue un rôle déterminant dans ce facteur émotionnel, en étant totalement intégrée à l'action, chose finalement assez rare dans les films musicaux, mais qui, lorsque cela fonctionne, rendent l'oeuvre, comme ici, assez merveilleuse.
Alabama Monroe aborde des thèmes profonds et radicaux ( le couple, l'euthanasie, la maladie infantile, le suicide, la religion) en utilisant une construction éclatée, avec des flash backs qui peuvent peut-être gener la compréhension au tout début, mais qui très vite s'inscrivement complétement dans la cohérence du film, et paradoxalement, ce récit fragmenté nous permet d'approcher les personnages dans leur intimité, et de sentir presque en symbiose avec eux, alors qu'au départ, je n'ai pas grand chose en commun avec ces bluesmans barbus, tatoués qui vivent dans une caravane. Loin d'être de simples intermèdes musicaux, ces scènes musicales constituent de véritables scènes clés, comme l'est ce magnifique morceau "If I needed you" , situé vers la fin du film, où tout est dit jute avec les mélodies et la magnifique interprétation des acteurs.
Bref, un film vraiment magnifique, dont l'édition DVD ne rend pas totalement grâce, malgré un beau making off de 35 minutes qui revient sur le casting et les difficultés d’adaptation de la pièce à l'origine du film. Et y figure également un court métrage plutot interessant, assez proche de l'univers du film...
En tout cas, même si les bonus ne sont pas à la hauteur du long métrage, la qualité du film vaut largement que l'on se peut et doit se le procurer sans hésiter une seconde.
Voilà pour mes 3 coups de coeurs de sortie DVD... et je finirais cette revue de sorties DVD en vous disant que d'autres DVD qui sortent prochainement ou sont sortis récemment en mars me tentent également énormément, plutôt des films de la seconde partie de 2013 que j'avais raté en salle, et il se pourrait bien que je revienne très bientôt les chroniquer.
Parmi eux, citons "Il était temps", prévu pour le 25 mars prochain, en DVD et Blu-ray™, film réalisé par Richard Curtis (réalisateur de « Love Actually » et « Good Morning England »), mais aussi "Le coeur a ses raisons", qui raconte l'histoire d'une famille hassidique orthodoxe vivant à Tel Aviv mis en scène par une réalisatrice issue du même milieu (le DVD est sorti le 4 mars dernier chez ARP) , "Omar", ce film palestinien choc, qui est sorti le 5 mars dernier chez M6SND, et enfin "Le médecin de Famille", ce drame argentin de Lucia Penza sur un grand criminel de guerre nazis, sorti en DVD chez Pyramides films le 7 mars dernier..
Certes, pas encore beaucoup de films français en vue- ironique pour un type qui crie le défendre sous tous les toits, mais certainement plein de belles chroniques en perspectives, n'est ce pas?.