Broché : 528 pages
Éditeur : Bragelonne
Date de parution : 19 février 2014
Collection : Bit-Lit
Langue : Français
ISBN-10 : 2352947278
ISBN-13 :978-2352947271
Disponible sur liseuse : OuiPrix éditeur : 22€
Résumé :
Mon avis :
Voilà un roman que j’attendais avec une vive impatience et qui avait su éveiller ma curiosité dés sa parution en VO. En tant que grande fan de Richelle Mead, j’ai dévoré la quasi-totalité de ses romans et chaque fois, c’est un immense plaisir que de retrouver à a fois l’univers mais aussi la plume de cette auteur. Et si elle nous avait déjà prouvé son talent pour la bit-lit (Succubus), la YA (Vampire Academy / Bloodlines) et l’urban fantasy (Cygne Noir), cette fois c’est avec un univers dystopique/SF qu’elle brille. A travers un premier tome passionnant, elle nous dépeint la trame de fond de cette nouvelle aventure, elle nous entraîne dans un monde inconnu et dont on sait peu de choses mais qui, petit à petit, gagne en profondeur et en réalité.
Un roman passionnant, riche et à l’univers complexe
J’avoue avoir mis pas mal de temps pour lire ce livre (une bonne semaine) à la fois par manque de temps mais aussi parce que l’intrigue et son univers sont complexes et qu’il faut prendre le temps de l’aborder, de le découvrir pour apprendre à le connaître avant de plonger en son cœur pour ne plus en sortir la tête avant de l’avoir terminé. En cela, c’est un véritable bijou, un roman unique comme on en fait malheureusement très peu aujourd’hui. Si quelques clichés perdurent, Richelle Mead ose tout de même, une nouvelle fois, prendre des risques pour proposer aux lecteurs quelque chose de radicalement différent. Avec L’Échiquier des Dieux, on entre dans une saga radicalement opposée à tout ce que l’on peut trouver sur le marché (saturé) de la dystopie aujourd’hui. Loin de s’intéresser à un public jeune, il est ciblé pour ceux qui aime les univers riches et complexes et pour les passionnés de science-fiction autant que ceux qui appréciaient déjà l’auteur.
On retrouve toutefois une certaine noirceur dans ce roman, on sent que quelque chose que l’on ne comprend pas encore, agit et que celle-ci manipule le monde. On ressent une certaine appréhension mais aussi une tension qui nous suit du début à la fin et qui fait de cette lecture un moment intense et particulier. En vérité, on peut aller jusqu’à dire que l’on ressent énormément de sentiments : de la joie, de la tristesse, de la colère, de l’inquiétude, de l’angoisse mais aussi de l’intrigue et de la curiosité. On s’interroge, on cherche à comprendre, on essaie d’aller plus vite que les héros avant de se rendre compte que nous sommes les héros, que nous vivons leurs aventures à travers les mots de l’auteur. En effet, malgré leurs particularismes, Richelle Mead réussit une fois de plus à nous dépeindre des héros attachants, humains et qui sont loin du super-héros à la Superman. Ils font face aux disputes de famille, à l’inquiétude, à l’amitié mais aussi à l’amour et doivent résoudre des dilemmes intéressants pour le lecteur mais déchirants pour eux. Et s’ils ne sont pas épargnés, ils ne souffrent pas plus que de mesure non plus. Car ici, tout est mesuré, contrôlé et précis pour nous offrir la fresque d’un univers aussi passionnant qu’irréel.
Quand je lis ce roman, je pense toutefois à notre monde et à notre capacité à le détruire, comme si Richelle Mead poussait implicitement le lecteur à s’interroger sur notre façon de vivre aujourd’hui. Et forcément, ça me ramène à des chansons comme Radioactive (Imagine Dragons) ou End Of All Days (Thirty Seconds to Mars). Bien que l’on sache assez peu sur cet univers, on en apprend plus au fur et à mesure que l’intrigue se développe et on commence à comprendre comment le monde en est arrivé là et on ne peut s’empêcher de s’interroger sur nos propres erreurs. On se retrouve dans un roman à la fois complexe et profond qui nous pousse à nous interroger sur notre condition d’être humains mais qui garde sa part d’humanité avec des personnages construits, travaillés et incroyablement proches de nous.
L’Échiquier des Dieux marque donc un premier tome d’une série qui promet d’être explosive et d’apporter un courant d’air frais sur un genre qui commence à s’essouffler mais qu’il s’agit surtout de ne pas rater tant Richelle Mead nous fait étalage de tout son talent. Un roman à dévorer et à savourer !