On comparera la traque d'un avion disparu avec celle d'un iPhone et on aura tout faux vu que, des téléphones portables, il y en avait dans l'avion. L'époque aime les raccourcis de moins de 140 caractères. On compare tout avec tout pour faire des mini thèses spontanées comme les petits « blips » du papier bulle. Ça donne un instant de bonheur mais si subliminal qu'il en appelle des centaines d'autres. Blip blip blip.
On l'a vu partout en feu, en dérive, en altitude, en Inde, en Thaïlande, en mer de Chine et on s'étonne qu'un vol ait disparu des radars d'un seul coup, comme happé d'un trou noir. Un trou noir qui, par un effet centripète a occasionné une hémophilie informative Du coup, on est surinformé sur...une absence d'information, C'est le paradoxe de notre époque : ça fait comme un patch sur une lacune. Et de colorier le patch comme on le fait d'un plâtre : de théories racambolesques.
Et plus c'est peu plausible, plus c'est vendeur. Style Le Gorafi. Par exemple, la conjecture du détournement. Ainsi donc notre Boeing aurait atterri sur une piste sauvage dans la cambrousse quelque part dans les montagnes afghanes. Et attendu par qui ? Des mecs avec des Kalach' qui auraient dézingué les 220 passagers comme ça, sur place parce que leur faire à bouffer sur plusieurs semaines, comme ça, tout à trac, ça demande une sacrée logistique. Et le tout sans que ça se sache !
Imaginez la scène des mecs qui butent 220 personnes alignées sur une piste fantôme. La Gestapo ! Ou alors il a atterri en Corée du Nord. Et même là ! Ou sur une île...Lost ! Carrément. Une île dans un pli métaphysique du temps. 4-8-15-25-47-42...
Donc les bestiau est bel et bien sorti des radars en catimini, du coup, il est devenu irréel, s'est dématérialisé, a fait pshitt comme tout ce qui sort de l'écran. Comme dans les films fantastiques où on ne montre rien, tout est suggéré, un terrain vague imaginaire se tisse, s'élabore, une arborescence de spéculation irise les peurs en un feu de joie de scénarii sans doute à mille lieues de la réalité.