Nous étions une histoire, roman d’Olivia Elkaim, aux Editions Stock, mars 2014, 251 pages, 18€50.
Olivia Elkaim nous a fait languir plusieurs années avant de nous offrir son nouveau roman sur les tables des libraires. Nous avions aimé ses deux premiers romans : Les graffitis de Chambord, et Les oiseaux noirs de Massada. On se souvient encore des histoires, marquantes. On se souvient aussi que ces livres faisaient partis de ceux que l’on offrait lorsque nous faisions des cadeaux. C’est dire à quel point ce dernier roman était attendu.
Cette année, nous retrouvons Olivia Elkaim dans la belle collection bleue des Editions Stock, sous le titre Nous étions une histoire, titre emprunté à une chanson de Léo Ferré. Ce roman retrace l’histoire de toute une famille, d’une descendance plus particulièrement. Le personnage principal se nomme Anita. Elle est en couple avec Louis et vient d’accoucher d’un petit garçon, Orson. Cette naissance va bouleverser sa vie, la ramener dans son enfance, et même dans les histoires de famille datant d’avant sa propre naissance. Sa mère, Rosie, n’était pas une enfant très aimée par Odette, sa grand-mère. Et Rosie a plus ou moins reproduit ce qu’elle a vécu avec sa propre mère. Les descendances se suivent et se ressemblent. Parfois, Anita entend la voix de sa grand-mère décédée : "Qu’est-ce qui t’oblige à aimer ton fils ?". La voix d’une grand-mère persistante, et une mère absente le jour de l’accouchement. Rien pour aider Anita, bouleversée. Comme souvent, ces histoires séparent les couples. Louis lui demande de partir, lui dit qu’ils ne peuvent pas élever leur enfant correctement si elle est comme ça, qu’elle est devenue "toxique", qu’elle doit partir le temps qu’il faut, et ne revenir que lorsque ça ira mieux. Anita part. Sur les traces de sa mère et de sa grand-mère. Elle part dans le sud de la France pour quelques mois…
Ce roman raconte une histoire familiale. Les rapports douloureux entre mère et fille, d’une génération à l’autre, qui perdurent. Nous étions une histoire est un roman où les vies se mêlent, où la psychanalyse est capitale. Un style dur, violent, avec quelques pointes d’humour qui allègent le poids de cette histoire douloureuse. Les personnages sont attachants, et on tourne les pages en leur souhaitant une fin heureuse. Olivia Elkaim ne nous déçoit pas. Nous étions une histoire reste dans sa lignée des romans forts et marquants et fait lui aussi partie de ces livres qu’on offrira.
Raconter une histoire permet parfois de se rapprocher de la vérité.