La première fois que j’ai vu son nom, c’était il y a deux ans, une affiche dans un abribus de Fresnes ou de Chevilly-Larue, dans le Val-de-Marne : Un artiste dans la ville. Et je ne sais plus où j’ai vu, pour la première fois, un de ses dessins, au feutre, dans une exposition. Mamadou Cissé est, certes, un artiste dans la ville, dans la vie, qui dessine par nécessité les images qui le hantent : Pikachu, Spiderman, des empreintes de pieds, de mains, et surtout des villes comme s'il les survolait. Parce que cet artiste porte des villes en lui. Vous y trouverez des monuments que vous reconnaîtrez peut-être, des immeubles qui évoqueront sans doute telle mégapole d’un autre continent, ou d’ici même, des axes routiers aussi chargés que les veines le sont de votre propre sang nourrissant votre corps, vos muscles, des bassins d’une eau très bleue. Vous y verrez des couleurs électriques, vives, comme des strates dans votre cerveau, quand les cellules ne sont pas grises. Et moi, j’y vois aussi les villes de Préfète Duffaut, leurs circulations, leur utopie logée là dans le dessin, dans les couleurs, dans les formes inlassablement inscrites, nuit après nuit, pour faire naître le jour.