'Les équipes de l’Association Salomon et de la Marine nationale sont en place à Vanikoro depuis une dizaine de jours pour accomplir la première phase de la campagne de fouilles 2008 qui doit durer trois semaines pour reprendre en septembre.
Le patrouilleur P 400 La Glorieuse avait appareillé de Nouméa le 28 avril, précédé du voilier La Galère. A bord du patrouilleur se trouvent sept plongeurs démineurs dont un médecin, trois membres de l’Association Salomon, trois hydrographes du GOP (Groupement océanographique du Pacifique) et un officier britannique. Au total, ce sont 42 personnes, dont 28 membres d’équipage, ainsi que 15 tonnes de matériel dont 3 embarcations supplémentaires qui ont été amenés à Vanikoro par le patrouilleur. La Galère, voilier de Raymond Chaniel, avait quitté Nouméa une dizaine de jours avant le patrouilleur. A son bord, quatre frères de la Côte, membres de l’Association Salomon : Riquet Goiran, Raymond Chaniel, Gilbert Castet et Jean-Pierre Thomas, assistés de MM. Mucha et Goiran Junior. Les deux bateaux sont arrivés ensemble à quelques heures près à Lata pour accomplir les formalités d’entrée aux îles Salomon puis, enfin, mettre le cap vers Vanikoro avec 48 heures de retard, administration salomonaise oblige.
Navigation prudente
Une fois toutes les formalités accomplies, La Glorieuse a levé l’ancre, cap sur Vanikoro. Enfin dans l’île où l’expédition Lapérouse a disparu, le commandant Sendao relate : « Les épaves de la Boussole et de l’Astrolabe sont là, dans leur tombeau de corail, à seulement quelques encablures de nous. A l’extérieur du récif, nous mettons à l’eau une embarcation qui nous servira de pilote, avec à son bord nos trois hydrographes qui partent reconnaître notre route. Sur les ailerons et en passerelle supérieure, quatre veilleurs recherchent les “ patates “ de corail tapies dans la passe. La fine ligne continue des vagues sur le récif s’interrompt en un endroit large de moins de deux cents mètres : c’est là que nous nous dirigeons. Nous débutons prudemment la manœuvre, suivant notre poisson pilote, les yeux rivés sur le sondeur... Nous naviguons sans repère, et nous devons nous fier aux sondes mises à jour par le Groupe océanographique du Pacifique (GOP) sur une carte bien peu précise par ailleurs, grâce aux données obtenues des dernières expéditions. Une heure plus tard, nous mouillons dans le lagon de Vanikoro, devant le village de Paiu. »
Phase préparatoire
La Galère, plus lente, a rejoint le P 400 en milieu de matinée. Peu de temps après, Thomas, le chef du village, s’est rendu à bord de La Glorieuse. Alors que le commandant le recevait, les plongeurs démineurs entamaient une reconnaissance de la faille où se trouve l’épave de la Boussole et évaluaient l’ampleur des travaux à réaliser. Depuis, les plongeurs démineurs et les gens de l’Association Salomon procèdent au nettoyage et au dégagement du site afin qu’il soit prêt au lancement de la deuxième phase de l’expédition, la campagne de fouilles 2008, qui devrait se dérouler du 10 septembre au 10 octobre."
Texte et photos NC 14.05.08