Ce qui m’a surpris par contre c’est l’absence de toute référence au risque fiscal que représente l’utilisation de plateformes boursières à l’étranger pour des résidents suisses: en effet, au vu des bouleversements auxquels nous assistons dans le domaine de la transparence et de l’échange d’informations, mais aussi de la non résolution et du manque de clarté à ce sujet, quelle personne saine d’esprit voudrait parquer ses économies sur un compte à l’étranger?
Nous avons assisté en Suisse à la remise en cause d’un accord fiscal vieux d’un demi-siècle par et avec la France. Est-on vraiment certain de vouloir placer en otage ses biens, en tant que résident Suisse, dans un compte français? Peu pour moi…et tant pis si les frais sont 4 fois plus élevés en Suisse! Je pourrais, j’en suis quasi-certain, acheter une très grande maison pour un prix équivalent à un cabanon en Suisse dans un quartier de Bagdad. Pourtant je ne le fais pas…
D’ailleurs, c’est bien cet argument là qui est à la base de l’incroyable expansion des banques privées suisses depuis près d’un siècle, ne l’oublions pas: l’argument, pour les premiers réfugiés ‘économiques’ a toujours sécuritaire et lié à l’instabilité (monétaire, politique et, oui, fiscale) de peur pays d’origine, beaucoup moins une volonté affichée d’échapper à l’impôt. Ce n’est qu’avec l’avènement des gouvernements dits ‘ de gauche’ d’après guerre que de nombreux européens se sont dits que l’économie fiscale était aussi très importante, même si dans une Europe en cendres et ayant vécu deux guerres mondiales à moins de 25 ans d’écart, la recherché de stabilité restait l’argument principal.
Eh oui, si les banques suisses (et les plateformes boursières) semblent selon l’auteur de l’article abuser, elles ont, reconnaissons-le, un avantage compétitif. Elles seraient bien bête de ne pas en profiter aussi longtemps que les clients y trouvent leur avantage.