Les cailloux blancs

Publié le 18 mars 2014 par Mentalo @lafillementalo

 

Je suis de retour. C’est la rentrée. Y avait pas de bus scolaire. Mon sèche-linge est décédé. Mon fils de neuf ans a demandé à sa grand-mère qu’il n’avait pas vue depuis quinze mois pourquoi elle n’avait plus les cheveux jaunes. JAUNES.

Deux collègues ont accueilli la Frenchie in Neverland que je suis dans le couloir en chantant « Sur le pont d’Avignon ». Comme je ne réagissais pas, ils ont chanté « Aux champs Elysées ». Ou plutôt tué Joe Dassin une seconde fois.

Je veux mourir.

Pourquoi les vacances ne peuvent-elles pas durer toujours ? Parce que sinon on n’appellerait pas ça des vacances, mais la vraie vie. Et la vraie vie n’est pas aussi jolie qu’une semaine au paradis. Parfois oui, parfois.

J’ai mangé du fromage et respiré à pleins poumons, j’ai dévalé des pistes en poussant des cris de sioux, j’ai posé mes pas dans la neige qui craque et demandé mille fois qu’elle mette ses lunettes, j’ai ri et fait des blagues et rêvé beaucoup, j’ai bu un peu trop et aimé jamais trop. J’ai pris le temps. Du bleu et du blanc plein les yeux. J’ai félicité. J’ai partagé de ces moments qui resteront gravés comme autant de cailloux blancs pour quand ils seront grands.

Et puis me r’voilà. Dans la vraie vie. Celle où on a une lettre des impôts dans la boîte et pas eu le temps de peaufiner le costume de carnaval de l’école et du linge sale qui déborde. Mais aussi les cailloux blancs dans la poche.

La vraie vie.