Avis aux blasés des biopics ! Valse pour Monica du réalisateur Per Fly sort demain dans les salles obscures. Le résultat ? La chouette histoire d’une grande figure (pour ne pas dire LA) du jazz suédois.
Décidément ces Suédois sont des gens exceptionnels. Ikea, les grands blonds, le design, l’amour de la nature… et Monica Zetterlund.
Nous sommes au début des années 1960, dans un petit bled champêtre de la péninsule scandinave. Une jeune opératrice téléphonique quitte régulièrement sa campagne le temps d’une soirée pour se produire sur la scène jazz de Copenhague. Elle troque sa blouse de travail contre une tenue sexy histoire de charmer son auditoire. Remarquée par un chasseur de tête, elle quitte l’Europe pour un concert à New York. Frappée par le racisme outre atlantique -qui ne supportait pas d’entendre chanter un blanche aux côtés de noirs- elle regagne ses pénates, retrouve son père pas avare en reproches, et cette vie qui ne lui convient pas. Ce n’est que lors d’une tournée d’été que lui vient la clef du succès : elle chantera dorénavant le jazz dans sa langue maternelle, le suédois.
Pour les Béotiens que nous sommes, le film de Per Fly a le mérite de nous rappeler que la Scandinavie a été pendant un temps un haut lieu du jazz. Si le réalisateur affirme que la chanteuse n’a pas « révolutionné le jazz au niveau international, son passage dans le monde de la musique a laissé une trace certaine (…) En Scandinavie, c’est une chanteuse qui compte encore aujourd’hui. Elle est devenue une icône. » Voilà côté culture générale !
D’un point de vue scénario, on ne peut pas s’empêcher de comparer Valse pour Monica au Ray sur la vie de Ray Charles. La trame est la même : un démarrage complexe, un handicap, le succès, la descente aux enfers, puis la rédemption… Si l’on préfère le biopic de Monica à celui de Ray, c’est que le pathos est beaucoup plus subtil et bien moins lourdingue. Mais attention, votre glande lacrymale va avoir du boulot ! Déchirée entre l’envie de s’accomplir et ses devoirs de mère, la show girl est en conflit permanent avec son paternel, lui qui lui a pourtant donné le goût de la musique. La dame a aussi un sacré problème avec la bouteille et avec les hommes…
On a aussi beaucoup apprécié le regard du réalisateur sur la chanteuse. Même s’il met en scène une icône, les téléspectatrices que nous sommes n’ont pas eu le sentiment d’être face à un monstre, mais à une fille un tantinet paumée dans la réalisation de ses désirs. Et puis cette musique ! Ecoutez donc :
Du suédois sur du jazz ? Nous aussi avons été septiques, à tort…
Si vous voulez plus de larmes musicales
Qui n’a pas chouiné devant le film de Taylors Hackford ? Ray retrace la trajectoire du grand et unique Ray Charles, de sa jeunesse misérable au firmament de sa gloire.
Nous aussi avons nos artistes qui semblent avoir été sponsorisés par Kleenex. Tout comme Jamie Fox dans Ray, Marion Cotillard doit son oscar à La Môme.
Mention spéciale pour ce film ! Si vous n’avez pas pleurez, vous avez quand même bavé devant Walk the line où le vénéneux Joachim Phoenix incarne comme un charme le défunt Johnny Cash.