Aujourd’hui nous allons parler d’une créatrice de joaillerie contemporaine qui crée de magnifiques pièces. Nous avons eu la chance de la rencontrer et de pouvoir lui poser quelques questions :
Parlez nous de vous, présentez-vous ? Votre formation, votre passion pour la joaillerie.
Je suis un pur produit des années 80. Bonne élève, école de commerce. Je rêvais de créer mais la voie classique était plus simple à l’époque. Après un bref passage en banque j’ai vite compris que ma vie était ailleurs. C’est à ce moment-là que j’ai lu dans ELLE que l’IFM venait de se créer. Me voilà dans une nouvelle aventure, l’expérience a été fabuleuse. La découverte du secteur dans lequel j’allais trouver ma place et me rapprocher du produit que j’aimais, en particulier les accessoires.
Ont suivi mes années « chaussures » en tant qu’acheteuse puis directrice des achats et enfin directrice merchandising souliers chez Vuitton. Mon dada c’était les voyages et les bijoux. Au début, j’achetais des bijoux qui me ressemblaient. Puis, j’ai reçu en cadeau une citrine, en souvenir d’un voyage au Sri Lanka. Je l’ai faite monter selon un de mes dessins. Mais je n’en suis pas restée là, j’ai renouvelé l’expérience aussi souvent que possible. Je prenais même des RTT pour faire le salon Kara sur le stand du joaillier qui réalisait mes bijoux. J’étais fascinée par le design, passionnée par le savoir-faire des artisans de l’atelier, le serti, la gravure…
Comment est née votre aventure ?
L’aventure a commencé de manière intuitive. En 2001 pour me faire plaisir, j’ai décidé de suivre une formation en gemmologie à l’ING, en cours du soir, une parenthèse plus concrète. L’univers des pierres est fascinant, l’envie de changer est devenue consciente. Mais j’avais besoin de me frotter à la technique, envie de comprendre comment faire. J’ai alors quitté Louis Vuitton pour obtenir un diplôme « Art du Bijou » préparé à l’École BJO de la rue du Louvre. Cette année a été pour moi comme un passage, un voyage dans la matière. Puis la parenthèse est devenue le tout. J’étais enfin prête à créer mes propres collections.
Comment trouvez-vous votre inspiration ?
J’aime les concepts, mes créations renvoient le plus souvent à des symboles universels et font appel à des tailles de pierres originales et à des astuces techniques. Même les plus simples d’apparence cachent souvent un casse-tête. En fait, l’’inspiration se cache aussi dans les courbes d’une lampe, d’un immeuble, d’une chaise, un livre sur les rituels égyptiens, une sculpture sur un temple maya. Mais avant tout, mon inventivité est au service de la simplicité et du design pour une joaillerie sophistiquée mais sobre car j’essaie de faire des bijoux faciles à porter, des accessoires rituels et identitaires. Mes clientes sont également inspirantes, leur histoire, ce qu’elles aiment, ce qu’elles vivent me renvoie souvent à une lecture, à un objet. Je les écoute, je glisse dans leur peau pour voir à leur place, c’est alors une histoire d’empathie pour traduire leurs envies.
Comment créez-vous vos modèles ?
Lorsque l’idée germe, je la visualise, elle prend forme, je la travaille et retravaille elle devient obsessionnelle, dans une deuxième phase je la réalise en 3D, puis elle devient cire et fonte, les pierres sont taillées lorsqu’il le faut. Nous échangeons sur les détails techniques avec l’atelier qui m’accompagne. C’est un véritable plaisir de cheminer avec Nathalie qui orchestre l’atelier. Entre nous c’est un coup de foudre professionnel. Elle collabore avec les grandes maisons et en même temps reste fidèle à quelques créatrices. J’ai beau faire ce métier depuis quelques années maintenant, à chaque étape de la réalisation, à chaque nouvelle pièce, je suis fascinée par la somme de talents qu’il faut pour que ces petits objets rayonnent en exprimant le concept tout en témoignant de l’excellence du savoir-faire français, qu’il s’agisse du montage et de la finition ou encore de la taille de pierres, et du serti. Car le montage, le poli, le serti, la retaille d’une pierre peuvent totalement trahir l’idée s’ils ne sont pas exécutés de main de maître. Ils m’épatent à chaque étape de la réalisation.
Vos pièces sont-elles uniques ?
Certaines sont éditées au gré de mes envies, souvent revisitées entre deux éditions, elles évoluent au gré du temps. D’autres sont éditées en 9 exemplaires, d’autres encore sont des pièces uniques car elles sont nées pour mettre en scène une pierre et, bien entendu, celles sur mesure le sont.
Quelles sont vos pièces emblématiques et pourquoi ?
Difficile de répondre à cette question, je dirai les dernières et puis j’hésite à dire les premières…
Je dirai que la première, la plus universelle, et en même temps la plus simple est la fleur de vie. Elle est une synthèse de ce qui me guide : Le concept remonte à des milliers d’années et pourtant renvoie au design, à la mathématique, à la géométrie : Présente à Abydos en Égypte, à Amritsar en Inde, objet d’étude pour Léonard de Vinci, la fleur de vie est une matrice de création universelle qui donne accès à toutes les structures, des solides de Platon aux galaxies en passant par le corps humain. Porter la Fleur de Vie renvoie à porter la synthèse absolue, le code de l’univers. Elle est devenue une sorte de code entre mes clientes et moi. Certaines la portent en pierre, taillées à ma demande, d’autres en préfèrent celle en argent, d’autres encore en portent une version « miniature » et d’autres la bague…
Pour aller plus loin vous pouvez visiter son site :
http://www.michele-dossmann.com/
Et vous pouvez la contacter si vous êtes intéressé pour une création exclusive, elle vous rencontrera avec plaisir.
Déborah Bete