Manuel de l'arriviste littéraire (9)

Par Pmalgachie @pmalgachie
La publicité Un écrivain contemporain, Gabriele d’Annunzio croyons-nous, a écrit quelque part : « La publicité est l’âme du commerce, donc elle est celle de la littérature. » Rien n’est plus juste. La publicité littéraire est une science qu’il convient d’approfondir, avant de passer à un autre genre d’exercice. Il y a la publicité qui ne coûte rien et celle qui coûte. À vrai dire la publicité gratuite coûte toujours quelque chose, quand ce ne serait que l’ardeur mise à la rechercher. Envoyez aux journaux le plus de communiqués possible, invitez souvent à déjeuner ou à dîner les courriéristes littéraires (hé ! hé !), assistez à des enterrements de littérateurs ou d’acteurs connus, tâchez de vous insinuer aux répétitions générales, faites en sorte, enfin, que les journaux publient souvent votre nom dans la rubrique : « Remarqué parmi l’assistance… » Il faut qu’on parle de vous. Si l’on écrit de vous : « X est un bélître, une petite fripouille, qui n’a aucun talent et qui ferait mieux d’aller garder les vaches ! » réjouissez-vous, le but est atteint, soyez heureux. Apprenez aussi à rédiger les communiqués que vous enverrez aux courriers littéraires. Nous vous enseignerons cela demain. P.-S. La présentation de cette série d'articles publiés dans L'Aurore en 1914 se trouve ici. Ils ont été retrouvés grâce à Gallica.