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La publicité
Un écrivain contemporain, Gabriele d’Annunzio
croyons-nous, a écrit quelque part : « La publicité est l’âme du
commerce, donc elle est celle de la littérature. »
Rien n’est plus juste.
La publicité littéraire est une science qu’il convient d’approfondir, avant de
passer à un autre genre d’exercice.
Il y a la publicité qui ne coûte rien et
celle qui coûte. À vrai dire la publicité gratuite coûte toujours quelque
chose, quand ce ne serait que l’ardeur mise à la rechercher. Envoyez aux
journaux le plus de communiqués possible, invitez souvent à déjeuner ou à dîner
les courriéristes littéraires (hé ! hé !), assistez à des
enterrements de littérateurs ou d’acteurs connus, tâchez de vous insinuer aux
répétitions générales, faites en sorte, enfin, que les journaux publient
souvent votre nom dans la rubrique : « Remarqué parmi
l’assistance… » Il faut qu’on parle de vous.
Si l’on écrit de vous :
« X est un bélître, une petite fripouille, qui n’a aucun talent et qui
ferait mieux d’aller garder les vaches ! » réjouissez-vous, le but
est atteint, soyez heureux.
Apprenez aussi à rédiger les communiqués que vous
enverrez aux courriers littéraires. Nous vous enseignerons cela demain.
P.-S. La présentation de cette série d'articles publiés dans L'Aurore en 1914 se trouve ici. Ils ont été retrouvés grâce à Gallica.