Quelques heures à peine après mon article d'hier soir sur le loup dans les oeuvres pour enfants, je continue de vous parler culture jeunesse, même si le film en question, "Jack et la mécanique du coeur", n'est pas exclusivement ciblé enfant.
Et d'ailleurs, et ce pour la toute première fois depuis que je suis père, je suis allé voir un dessin animé sans mes loustics, car en fait, concernant ce "Jack et la mécanique du coeur", j'ai eu peur qu'ils soient ou trop petits ou/ et trop sensibles pour adhérer à cet univers sombre et burtonien en diable.
Un univers que j'avais déjà appréhendé par le biais de la musique avant de le voir sur grand écran. Car "Jack et la mécanique du coeu"r, vous le savez certainement, c'est l'oeuvre protéiforme de Mathias Malzieu, le chanteur du groupe Dyonisos, qui a d'abord commencé à enregistrer un disque en 2007 il y a quelques années autour de cette histoire d'un petit garçon qui a une horloge à la place de son coeur, que l'on peut réparer, mais qui va apprendre a ses dépens au cours d'une incroyable aventure, que l'on ne répare pas les vrais cœurs.
Dans la foulée du disque, Malzieu a écrit un conte autour de cette histoire qui est devenu un fantastique succès littéraire , traduit dans plus de 20 pays, puis, grâce à Luc Besson qui l'a produit, le fan de cinéma qu'il est depuis tout petit a pu concrétiser l'un de ses rêves en adaptant cette histoire en un film d'animation qui est sorti sur nos écrans le 5 février dernier.
Personnellement j'ai d'abord commencé par écouter le disque de Jack et la Mécanique du Coeur, non pas le premier disque original, mais plutot la bande originale du film du même nom ( merci Pauline de Barclay), qui reprend la plupart des chansons du CD de 2007 et a rajouté un ou deux morceaux directement issus du film ainsi que quelques dialogues de celui ci.
Et dès les premières écoutes de ce CD, j'ai eu très envie de prolonger l'expérience et d'aller voir le dessin animé. J'avais effectivement trouvé les textes originaux et superbes et que les voix de tous les artistes présents sur l'album, que ce soient celles de Mathias-Jack ou Miss Acacia- Olivia Ruiz, mais celles des personnages secondaires- Jo, Grand Corps Malade ou Madeleine- Emilie Loizeau collaient parfaitement à la physionomie de leurs personnages respectifs. En effet, en toute objectivité, la voix d' Olivia Ruiz haut perchée correspond parfaitement à cette poupée andalouse un peu miro, quant à ,la voix de Grand Corps malade, décidement de retour en grande forme, après sa parfaite collaboration avec Ibrahim Maalouf apporte un vrai charisme et une vraie étrangeté au personnage du méchant Jo.
Et j'ai d'autant plus apprécié la musique une fois après avoir vu le film sur grand écran, tant elle décuple les émotions que l'on peut ressentir, et tant les textes nous paraissent encore plus compréhensibles et touchants. On est littérallement plongé, tout autant qu'avec le disque, dans ce conte cruel et tendre qui n'élude pas pour autant la dureté que les coeurs plus fragiles que les autres peuvent éprouver et les épreuves qu'ils se doivent de traverser. Un conte et des passages chantés qui nous disent si bien à quel point il faut appréhender la fragilité de la vie, pour vivre à fond qu'il nous reste de rêve et de pugnacité.
JACK ET LA MECANIQUE DU COEUR "Rencontre en Chanson" Extrait # 1
J'ai particulièrement aimé cette scène de la rencontre ( voir ci dessus), sous forme de valse andalouse, entre Jack et sa si craquante Miss Acacia, ainsi que tous les passages avec un Jean Rocehfort génial en Méliès (c'est là que j'ai regretté de ne pas y avoir trainé mon fils passionné de magie).
Mais "Jack et la mécanique du coeur" est aussi et avant tout peut être un magnifique hommage aux saltimbanques de tous poils, à tous ceux ceux qui sont de grands reveurs, et qui cherchent avant tout à couvrir les gens de féérir, au risque parfois de voir leurs coeurs fondus.
Bref, malgré les images de synthèse qui peuvent un peu dérouter au début avec ces grosses têtes et ces petits corps, on est très vite plongé avec un vrai délice par ce conte sans cesse poétique et ensorcelant, entre sensualité et douceur.
On pense évidemment à Tim Burton, mais contrairement à l'homme qui rit de Jean Paul Améris ou la parenté était génante, ici, cette référence n'est jamais écrasante, tant Malzieu arrive à imposer son univers propre et tout aussi magique, sans ebsrouffe et avec vraie invtentivité et une vraie subtilité.
Du coup, après le film, j'ai eu envie de me plonger dans le livre que j'avais recu aussi, et je me suis aperçu que le dessin animé était bien plus familial que le livre, bien plus noir, et notamment par son dénouement plus cruel et bien plus noir. Personnellement, je préfère ce genre d'univers sur grand écran qu'à l'écrit, mais les adorateurs du roman ne pensent pas comme moi, puisqu'une bonne partie ont été décçus par l'adaptation sur grand écran, trouvant qu'l'imaginaire du roman s'en trouvait un peu trop restreinte donc peut-être que le film plaira avant tout à ceux qui appréhendent cette histoire pour la première fois.
En tout cas, pour ceux qui n'ont pas lu le livre, je ne peux que conseiller et la BO et le long métrage d'animation qui m'ont vraiment transporté dans un univers magique et féérique qui fait parfois vraiment du bien pour s'évader un peu de notre quotidien parfois un peu pesant!!
Bande Annonce - Jack et la mécanique du cœur -
Concernant plus particulièrement les publications du conte réédités spécialement pour l'occasion, signalons quand même que chez Flammarion, le texte original est accompagné de magnifiques illustrations, ainsi que du scénario du film, bref que du passionnant pour tous les cinéphiles.
Et sinon pour les budgets plus modestes, J'ai lu a sorti le roman de Mathias Malzieu dans une édition poche tout aussi interessante qui plaira forcément à ceux qui n'ont pas encore fait la connaissance de ce best seller!!