Fondé par Dixon & Âme, Innervisions est assurément l’un des labels les plus respectés de ces dernières années, toujours à l’avant garde en matière de musiques électroniques, sortant de de véritables hymnes à l’instar du remix de Frank Wiedemann & Ry “Howling” par Âme, du grandiose Ten Walls “Gotham” ou encore, du magnifique Agoria “Scala”.
Pour sa 50ème sortie, plutôt que de regarder par dessus son épaule et nous concoctant une compilation de ses meilleurs titres, le label préfère gravir une marche de plus – ou 4 d’un coup – en lâchant tout simplement 4 EPs produits par 4 artistes différents, n’ayant encore jamais sortis d’opus sur le label allemand. De quoi vous donner quelques palpitations avant même d’avoir cliqué sur “play”. On commence ?
IV50.I – Recondite – PSY EP
C’est le producteur et DJ allemand Recondite (Ghostly International) qui se charge d’introduire cette mini-série. Il délivre deux titre Techno très atmosphériques, presque progressif, avec de belles nappes de synthé et un beat 4/4 qui vient frapper votre cage thoracique, capable de réanimer même vos potes les plus inertes. Une sacré entrée en la matière !
IV50.II – Frankey & Sandrino – Save EP
Les deux producteurs sortent ici ce qui pourrait bien être LE titre majeur de ces 4 EPs avec “Save”. Morceau clé de tous les DJ sets de Dixon depuis plusieurs mois, “Save” est dans la tendance actuelle des sons Deep/Tech ténébreux à la Ten Walls avec de belles lignes de basse profondes et des synthés-pads qui serpentent tout au long du titre. Une pure beauté accompagnée d’un très bon second titre “The Edge”, un peu plus psyché, un peu plus rythmé, mais clairement en deçà du titre phare.
IV50.III – David August – Epikur EP
Le jeune David August prouve encore son incommensurable talent de producteur après un magnifique album sortie l’année dernière chez Diynamic Music. Avec le titre “Epikur”, il propose une véritable odyssée musicale emprunte de mélancolie, un voyage sonore épique qui vous flanquera la chair de poule à chaque apparition du thème principal. Déjà un classique. Le second morceau “Agatha” reprend légèrement les mélodies et l’atmosphère que dégageait son album, et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on découvre ce nouveau titre.
IV50.IV – Orson Wells – Endless EP
Certainement l’opus le plus “raw House” de la série, c’est aussi celui qui nous a le moins séduit. “Obsidian” est un morceau très épuré, principalement guidé par un beat sur lequel le producteur a appliqué un filtre qui fait perdre un peu de dynamisme au morceau. La première surprise de l’EP vient avec “Endless”, un piste construite autour d’un arpeggio qui se déroule tout au long du titre avant d’amener d’autres éléments : un synthé cristallin, une ligne de basse, le tout surmonté d’un bon kick. La production est soignée, minutieuse, bien ficelée. Enfin, Orson Wells vient conclure avec “Nightshift”, la petite bombe Acid-House qui manquait à la série, titre dans la plus pure tradition House.
Avec cette série, Innervisions met une nouvelle fois tout le monde d’accord en offrant de la diversité tout en conservant une régularité indéniable, tant dans la qualité que dans les sonorités abordées. Avec ces 4 opus, le label couvre à peu près les différents segments des musiques électroniques qu’il aime occuper depuis ses débuts. Une belle manière de jeter un coup d’oeil au passé, avant de relancer l’univers Innervisions pour – au moins – 50 sorties de plus.
Vous pouvez vous procurer les 4 EPs en format vinyle directement sur le site du revendeur officiel du label, Mutingthenoise. Les version digitales arriveront plus tard, le 31 mars.