Les traboules sont des passages à travers des cours d'immeuble qui permettent de se rendre d'une rue à une autre. On en trouve beaucoup à Lyon, mais aussi dans ses environs proches ou un peu plus éloignés : Villefranche-sur-Saône, Mâcon, Chambéry, Saint-Étienne, Louhans, Chalon-sur-Saône et une à Vienne.
Il en existe de plusieurs types :
- traboule directe : on voit la sortie dès l'entrée ;
- traboule en angle : traversant deux ou plusieurs bâtiments à l'angle de deux rues ;
- traboule rayonnante : une cour au cœur d'un îlot d'habitations comportant plusieurs accès ;
- traboules à détours.
Certaines comportent des escaliers car elles relient des rues ayant un fort dénivelé, d'autres cumulent ces différentes caractéristiques.
Le mot vient du latin trabulare « traverser ». Traboule est désormais une expression lyonnaise et stéphanoise, où l'on utilise également le verbe « trabouler » pour signifier se déplacer dans un dédale. On dit aussi « allée qui traboule » ou « allée » tout court.
À Lyon, on dénombre environ 500 traboules.
On pense que les premières traboules ont été construites au IVe siècle et permettaient d'avoir un accès rapide à l'eau (la Saône). Les traboules du Vieux Lyon datent de la Renaissance. Elles ont été construites suivant le modèle du patio romain, avec ses galeries et le puits dans la cour.
A la Croix-Rousse, les traboules sont plus récentes puisque issues de la construction des immeubles des ouvriers de la soie (les canuts). Ces chemins permettaient aux ouvriers et artisans de transporter les draps et autres pièces de textile à travers la ville en restant à l'abri en cas de précipitations. Ils permettaient également de gagner rapidement la Presqu'île en ligne droite, via des raccourcis. C'est dans ce quartier que se trouve une des plus célèbres traboules, la Cour des Voraces, considérée comme lieu de mémoire (révolte des Canuts, Résistance, etc.). Mais également le remarquable Passage Thiaffait, devenu une vitrine commerciale du savoir-faire lyonnais en matière de création.
Ces chemins de traverse ont également été l'outil idéal pour se déplacer dans la ville à l'abri des autorités, souvent ignorantes de leur configuration exacte. Elles ont servi d'abri et de chemin pour les mouvements populaires, par exemple :
- Les traboules ont été utilisées par les canuts lors de leur révolte.
- Elles ont également été utilisées par les résistants lors de la Seconde Guerre mondiale.
Anecdotes :
- Pour les habitants, être un « vrai Lyonnais » implique la connaissance des traboules.
- De nos jours, les traboules se visitent, une quarantaine étant gratuitement ouvertes au public dans le cadre d'accords passés entre la commune et les particuliers. La ville de Lyon participe aux charges d'entretien, de nettoyage d'éclairage et à hauteur de 70 % aux travaux de restauration soumis par les propriétaires en échange d'une servitude de passage car ces lieux, la plupart du temps, demeurent privés.
Vues en 2004.
D'après Wikipédia