La parcimonie est sa philosophie
Et quand elle jouit,
C'est une fois par rêve.
Ses maux, comme ses envies,
S’étendent à l'infini.C'est son royaume,
Nul ne le lui enlève.
Pourtant,
Les choses de la vie,Font, parfois, qu'on se suffit,
Quand se tarit la sève.
Ainsi choisit-elle la parcimonie,
Et répand-elle ses largesses,Par petits bouts,
Grivois, tranchés,
A la lame de son glaive.
Reine de ses songes,
Et par la porte étroite,
Le jour, une nuée l’élève.
Cavalière dans les nues,
Elle ouvre sa parenthèseEt écrit à la langue,
En soufflant sur la braise,
Des mots, de son propre, cru.
Son crédo est la mesure,
Néanmoins,Dès que l'appétence jaillit,
La raison s’achève.
A la moiteur glissante,
Dans la vaporeuse orgie,Entre formes saillantes
Et saillies,
Elle s'adonne Sans trêve.
Quand l'intermède est fini,
Elle ôte sa couronne de brume,De voluptés taillées sertie.
Son euphorie fut brève.
Un rêve par jour,
Elle se prescrit.Et une seule fois par rêve,
Elle vit.